Lorsque Ndi Kato a voulu se lancer en politique au Nigeria, la jeune femme a eu du mal à trouver un modèle d’inspiration féminin: cela reste une exception dans la première économie d’Afrique. “Les femmes disaient: +ne t’emballe pas, le système va t’isoler, tu n’es qu’un gage symbolique+”, raconte cette ambitieuse candidate aux législatives de 29 ans à l’AFP. “Le futur ne semblait pas si radieux”. Il en fallait davantage pour la décourager et Ndi Kato a commencé à faire campagne en février pour décrocher l’an prochain un siège à la Chambre des représentants de l’Etat de Kaduna (nord), dans une région très conservatrice. “Il y a cette condescendance à la candidature d’une femme”, affirme-t-elle. “Ils vont vous dire: +C’est mignon, on est contents de voir une belle femme, mais tu ne gagneras pas+”. Au cours de ses mois de campagne, Ndi Kato était souvent la seule femme dans la pièce et ses propositions généralement ignorées, à moins qu’un homme les reprenne à son compte. Pendant ce temps, ses homologues masculins à travers le pays profitaient de généreuses donations de mentors politiques soutenant leurs candidatures. Et malgré ses efforts, la jeune femme s’est finalement inclinée devant un homme aux primaires de son parti. L’expérience de Ndi Kato est loin d’être un cas isolé dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec près de 190 millions d’habitants. Le géant ouest-africain se place au 180ème rang sur 190 pays en termes de représentation des femmes en politique, selon un rapport des Nations unies en 2017. La gent féminine constitue 5,8% des 36 ministres formant le gouvernement du président Muhammadu Buhari. Au Parlement, on compte sept femmes sur 109 sénateurs, et au sein de la chambre basse, les femmes disposent de 19 des 360 sièges. Ces chiffres ne devraient pas changer significativement à l’approche des élections présidentielle, législatives et des gouverneurs des Etats de la fédération de 2019… AFP