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Depuis le lundi 3 septembre 2007, date de l’ouverture de la session parlementaire, la cour de l’Assemblée nationale ne désemplit pas. Ce sont d’incessants va-et- vient de députés, et de leurs parents et proches, depuis l’élection du Président de l’Hémicycle.

Dans ce brouhaha mouvementé, ce sont surtout les “bleus”, c’est- à -dire les députés élus devant siéger pour la première fois à l’Hémicycle qui semblent les plus perdus et fatigués, car ne sachant plus quoi faire, ni quoi dire d’ici les prochaines retrouvailles.

En effet, à l’ouverture de la session parlementaire, les élus s’étaient retrouvés pour la première fois dans la salle Modibo Kéïta autour d’un ordre du jour précis : l’élection de leur Président devant succéder au Président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta, la mise en place de la commission ad hoc en charge de relire le règlement intérieur, avant la mise en place du bureau des commissions spécialisées. Mais si l’élection du Président de l’Adéma PASJ s’est faite sans anicroche, suivie de la mise en place de la commission ad hoc, les autres points restant en suspens n’ont guère été abordés.

Selon des sources émanant de l’Assemblée, elle a jusqu’à dimanche pour venir soumettre aux autres, et en séance plénière, le résultat de son travail, pour d’éventuels amendements. La commission a bénéficié ainsi d’une semaine pour faire ce travail de relecture du règlement intérieur.

Trop pressés

Tout comme certains élus de la législature sortante, tout porte à croire que bien de ceux de la nouvelle Assemblée ont soif de venir faire le “m’as-tu vu”.

En effet, ce constat a été établi depuis le jour de l’ouverture de la session où, au lieu de parler des points de l’ordre du jour, certains élus, trop pressés, en ont profité pour engager des débats en évoquant des problèmes qui ont failli leur faire sortir du cadre fixé par l’objectif de leur rencontre du jour.

D’ici lundi, où les nouveaux députés devraient probablement se retrouver pour plancher sur le travail de leurs collègues de la commission ad hoc, la plupart d’entre eux passent leurs journées dans les bureaux de l’institution -pour ceux qui possédaient des bureaux hérités des groupes parlementaires sortants- et la cour, pour les Indépendants.

Pour le moment, le parti SADI semble le seul à trouver une alternative, car, au lieu que ses députés y aillent s’asseoir et passer la journée – devant les regards d’un public curieux-, ils n’ont trouvé mieux que de rester au siège de leur parti:le siège de la radio Kayira que dirige leur secrétaire général.

Contrairement à ces députés du parti SADI, certains élus indépendants s’ennuient à faire la navette entre leur logement et l’Hémicycle où ils ne savent plus où donner de la tête. Ainsi, certains nouveaux élus s’isolent à l’écart de leurs collègues habitués des lieux.

Jusqu’à présent, ceux qui n’ont jamais pénétré dans l’Hémicycle ignorent encore leurs futures tâches, dont le vote des propositions de loi soumises par le Gouvernement, ou l’interpellation des ministres sur une question d’importance.

Je ne savais pas que c’était comme ça”, remarquait piteusement un nouvel élu, face aux réalités de l’Hémicycle. Dans son entendement, en dehors des périodes de session où les élus sont occupés, le travail d’un parlementaire représente… une vraie sinécure.

Laya DIARRA

07 septembre 2007.