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Au Mali, les écoles privées donnent-elles de bonnes impressions à la population? En tout cas, comme dit un proverbe de chez nous, “qui veut aller loin ménage sa monture”. Cette assertion sied au contexte actuel. Tant pis pour les canards boîteux. Aujourd’hui, dans plusieurs de nos écoles privées, on rencontre des pratiques insolantes et anti pédagogiques.

Dans dix ans, si rien n’est fait contre ces pratiques malsaines, ça risquerait de polluer l’ensemble des écoles privées au Mali.

Ainsi, dans certaines écoles privées, les étudiants, au lieu qu’ils soient récompensés en fonction de leur valeur intrinsèque, sont plutôt encouragés par des notes truquées. Toute chose qui n’ira qu’à leur défaveur.

Il faut donc une prise de conscience de la part des élèves et des promoteurs que la “valeur d’un homme ne vient pas de ce qu’il est, mais de ce qu’il fait”. Le mérite doit également se reposer sur l’honnêteté.

A côté de cet élément indubitable, il faut également signaler qu’aujourd’hui, dans certaines de ces mêmes écoles privées, les enseignants soufflent le chaud et le froid. Car depuis la rentrée scolaire, ces enseignants n’ont reçu aucun salaire de la part des promoteurs. On peut citer d’ailleurs le cas du lycée privée Sekotra à Sogoniko en face de l’usine Fofy Industrie.


Le lycée SEKOTRA

Pendant qu’un employeur fait semblant de payer ses agents, ceux-ci, à leur tour font semblant de travailler. C’est le cas du lycée Sekotra.

Selon nos sources, le promoteur du lycée M. Bakary Traoré n’arrive pas à donner satisfaction quant au paiement de ces enseignants et cela depuis la rentrée scolaire, sept mois aujourd’hui. Voilà une pratique devenue monnaie courante dans nos écoles privées.

Par ailleurs, la plupart de ces écoles privées ne répondent pas aux critères. En effet, ces écoles privées ne doivent pas dépendre de la seule subvention de l’Etat. Or, sans cette aide, beaucoup de ces écoles disparaitront à jamais. C’est le cas d’ailleurs de cet lycée Sekotra.

Dans les conditions normales, les enseignants dans ces établissements doivent avoir des qualifications requises. Ce n’est malheureusement toujours pas le cas. Où allons-nous donc avec de telles pratiques?

Les écoles anti pédagogiques

Au Mali, selon les propos du ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique Amadou Touré, il n’y a qu’à peu près quatre écoles privées qui répondent normalement aux critères recommandés. En dehors même de cette affirmation, dans beaucoup d’écoles privées aujourd’hui les notes sont attribuées de façon complaisante.

C’est le cas du lycée Cheick Anta Diop de Faso-Kanu, du lycée La Lanterne Magnambougou, du lycée Centre Mabilé Sogoniko, et de plusieurs autres à travers Bamako. Dans ces établissements, chaque élève, en fin de trimestre, bénéficie de plus 1,00 ou 2,00 à leur moyenne.

C’est pour gonfler la moyenne de ces élèves afin que le maximum passe. Car le souci de ces promoteurs d’écoles, c’est de faire passer le maximum d’élèves pour enfin d’inciter les parents d’élèves à orienter leurs enfants dans leurs écoles. Souvent, même lors des examens, ce sont les promoteurs qui encouragent leurs enseignants à traiter les sujets pour leurs élèves.

Nos autorités sont donc interpellées car, bon nombre de ces promoteurs ont soif d’argent et foulent de ce fait au pied l’éthique et la déontologie de l’enseignement. Parce que le comportement de ces promoteurs d’écoles et aussi des enseignants à l’égard des filles ne fait que dégrader l’image de l’école malienne.


Hady BARRY

15 Mai 2008