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Le verdict est sans appel ; la famille judiciaire a
condamné l’Etat à ses torts et a estimé que le droit
des travailleurs a été violé. Un protocole d’accord
fut élaboré pour mettre les compressés dans leur
droit.

Au décompte final, l’Etat leur doit 25
milliards de FCFA ; plus de quatre ans après le
verdict, rien n’a été fait. Pour manifester leur
ras-le-bol, les compressés ont marché hier sur le
Ministère de l’Economie et des Finances.

La marche a commencé à la Bourse du Travail pour
prendre fin devant les Finances. Là-bas, les
représentants des compressés dont M. Amadou Kéïta,
président de l’UNCTM- et M. Ousmane Berthé, secrétaire
général de l’ATCM ont été reçus par le ministre de
l’Economie et des Finances M. Abou Bakar Traoré
entouré de tout son staff, tandis qu’au même moment,
le reste des manifestants criait, sifflait sous la
pluie.

Sur les banderoles et les pancartes qu’ils
tenaient en main, nous pouvions lire : “Nous ne sommes
pas des guignols, ni des arnaqueurs”, “Nous voulons la
fin du feuilleton”; “Le Protocole d’accord violé par
les finances”, “L’Etat condamné, vive la famille
judiciaire”.

LE RAS-LE-BOL DES COMPRESSES

D’après le président de l’UNTCM, M. Amadou Kéïta,
trop c’est trop. <<Cela fait plus de quatre ans que
nous courons derrière nos droits après avoir eu gain
de cause devant les tribunaux. Nous avons adressé cinq
demandes d’audience au ministre des Finances mais sans
suite
>>, a-t-il dit.

Avec le Directeur National du
budget, une commission de travail a été mise en place
pour déterminer le montant exact que chaque licencié
doit avoir. D’ici deux semaines, la commission
déposera son rapport, a-t-on appris de sources proches
du Ministère des Finances.

De l’exposé du ministre Abou Bakar Traoré, il ressort
que le dossier des compressés se trouve sur la table
de son homologue des Domaines de l’Etat.

Les compressés ont répondu que cela est une fuite en
avant du ministre des Finances d’autant plus que quand
la Commission avait été mise sur pied, on n’avait
jamais parlé du département des Domaines de l’Etat.

Et au ministre d’ajouter que le problème des
compressés est devenu un véritable serpent de mer :
quand on coupe la tête, une autre tête réaparaît”.

Malgré toutes ces explications, les compressés ne
voulaient rien comprendre ; un seul mot était sur
toutes les lèvres. Donnez-nous notre argent. Les
échanges ont duré 1h20 mn et le ministre leur a donné
rendez-vous aujourd’hui 28 juin 2005.

Entre temps,
Abou Bakar Traoré s’entretiendra avec son homologue
des Domaines de l’Etat. C’est sur cette note d’espoir
que les compressés ont regagné la Bourse du Travail et
se sont donné rendez-vous le jeudi prochain.

Daba Balla KEITA

28 juin 2005