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Le Réseau des Communicateurs Traditionnels (RECOTRADE)
avec l’appui du CNDIFE a organisé une table ronde sur : “Dépenses de
prestige lors des mariages, baptêmes, Funérailles
” le samedi dernier au
Centre Aoua Kéïta. Cette table ronde qui a enregistré la présence des
“Niamakala” des imams, des associations et ONG féminines, des conseils
municipaux, des agents de la protection civile, avait pour objectif de
sensibiliser l’opinion nationale sur les conséquences des dépenses de
prestige lors de mariages baptêmes et Funérailles et de recueillir le point
de vue des uns et des autres afin de trouver une solution à ce problème
qui n’arrange personne.

Dans son discours de bienvenue, le président du RECOTRADE
M. Ben Chérif Diabaté a remercié le ministère de la Promotion de la
Femme de l’Enfant et de la Famille à travers le Centre National de
Documentation et Information sur la Femme CNDIFE pour son appui financier qui
a facilité l’organisation de cette table ronde. Quant à la directrice
du CNDIFE, Mme Diané Mariam Koné, elle a salué l’initiative de cette
table ronde prise par le RECOTRADE qui entre dans le cadre de ses
missions.


LES DIFFICULTES FACE AUX DEPENSES

Dans son discours d’ouverture, la représentante du
ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mme Ramata
Diarra a rappelé que personne n’ignore les difficultés pour les
familles de faire face aux dépenses lors des cérémonies de mariages, baptêmes
et funérailles.

Pour elle, ces dépenses de prestige sont une atteinte
aux droits de la personne car, elles entravent entre autres le droit à
l’éducation, à la santé.

C’est ainsi qu’elle a invité les uns et les
autres à apporter leur contribution à la recherche de solutions à ce
problème.

Elle a par ailleurs exhorté l’ensemble de la population à
s’engager individuellement et collectivement pour cesser de telles pratiques.

LES POINTS DE VUE DES PARTICIPANTS

Après la cérémonie d’ouverture, des participants à la
table ronde ont donné leurs points de vue.

C’est ainsi que El Hadji Mamadou Traoré et Sidi Bekaye
Kounta ont donné le point de vue de l’islam par rapport aux cérémonies de
mariages, baptêmes et funérailles.

Selon eux, le mariage, le baptême et
les funérailles sont les trois évènements essentiels de la société.

Parlant du mariage, ils ont souligné que la famille est
le fondement de la société, alors qu’on ne peut parler de famille sans
mariage.

Selon lui, c’est pourquoi l’islam accorde une grande importance au mariage avec des principes.

A cet effet, ils ont rappellé que la
dote est une obligation dans l’islam et n’a pas de limite mais, cela ne
doit pas inciter les gens à l’extravagance.

C’est ainsi qu’ils ont
rappelé un propos du prophète (PSL) le bon Dieu donne de l’importance à tout
mariage où il y a eu peu de dépenses. Avant de souligner qu’aujourd’hui
c’est au contraire qu’on assiste.

Quand on parle de mariage, au lieu
que la famille soit joyeuse, elle s’inquiète du comment faire face aux
dépenses qu’il engendre.

Pour ce qui concerne les cérémonies de funérailles, ils
ont souligné que selon l’islam, ce sont les voisins, parents et amis qui
doivent préparer pour la famille du défunt.

Et les gens ne doivent pas séjourner plus de trois jours
dans la famille où il y a eu un décès. Mais selon lui, aujourd’hui les
gens ne songent plus à leur défunt, mais plutôt aux dépenses qui
doivent être faites lors des funérailles.

Parlant du baptême, ils ont
rappelé que l’islam recommande aux parents d’égorger le bélier au 7ème jour
de la naissance de l’enfant, de le raser et peser sa chevelure afin de
sacrifier l’équivalent en poids en argent.

En somme, ils ont souligné que l’islam, à travers le
Saint Coran, n’a demandé que la facilité.

SORTIR LES FEMMES DU CERCLE VISCIEUX

La représentante de la CAFO, Diabaté Nana Sy a souhaité
que cette table ronde soit une solution de sortir les femmes de ce
cercle vicieux.

Avant de proposer de tenir une telle rencontre au niveau des
communes pour mieux sensibiliser les femmes sur les conséquences
néfastes des dépenses lors des cérémonies de prestige et d’honneur sur la vie
sociale des maliennes.

Le représentant du maire de la commune III, Moctar
Sissoko, conseiller municipal, après avoir salué l’initiative du RECOTRADE, a
donné l’assurance d’accompagner les actions pouvant réduire les
dépenses de prestige.

Quant au représentant de la Protection Civile, il a
surtout rappellé les conséquences des excès lors des cérémonies, surtout
lors des mariages. A en croire le représentant de la Protection Civile,
c’est surtout les jours de mariages (jeudi et dimanche) que leurs
services sont les plus mobilisés à cause des accidents survenus lors des cortères
de mariages.

LA DEMISSION DES CHEFS DE FAMILLES

Pour le représentant des “Niamakala” les chefs de famille
ont abandonné leurs familles et ce sont les femmes qui décident. Avant
de préciser que toute la société est responsable de la situation que
nous vivons.

Après différentes interventions suivies de débats, les
participants à la table ronde ont fait des recommandations comme
l’organisation de débats sur le même sujet à travers le pays.

Aussi, au terme de
cette table ronde, les femmes se sont engagées à réduire les dépenses
des cérémonies, mais ont demandé aux hommes d’assumer davantage leurs
responsabilités.

Dado CAMARA

30 octobre 2006.