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Le contrôle physique est très strict puisque tous les voyageurs doivent descendre du car pour faire vérifier leurs documents de voyage. Et l’on passe de la police à la gendarmerie sous un soleil de plomb. Mais, cela est acceptable puisque l’intégration n’exclut pas le contrôle de l’identité de ceux qui circulent entre « les frontières ». Cela peut être surtout toléré parce ce genre de contrôle a un but purement sécuritaire.

Après les postes de gendarmerie et de police, le voyageur non averti pense être au bout de son calvaire. Mais, le pire l’attend devant, au poste du contrôle douanier. Là, on ne badine pas avec sa mission. Tous les voyageurs sont priés de redescendre avec leurs sacs à main et de prendre les bagages dans les coffres.

Petit à petit, un long rang est formé par la soixantaine de voyageurs. Personne ne se plaint pour le moment parce que tout le monde mise sur la célérité du contrôle. Mais, les minutes passent, les douaniers ne sont pas apparemment pressés de procéder à la vérification. Ceux qui étaient restés gaillardement débout, cherchent à s’asseoir sur leurs valises ou leurs sacs. Les soupirs d’impatience se multiplient ! Comme d’ailleurs les plaintes.

Finalement, le contrôle commence après une quarantaine de minutes d’attente. Les passagers défilent devant les douaniers. Le convoyeur les aide à ouvrir les sacs. Une jeune mariée est priée de produire son acte de mariage pour échapper au dédouanement de son trousseau. L’heureux élu de son cœur brandi le document avec beaucoup d’enthousiasme comme pour prouver à tous les mâles présents que cette beauté appartient désormais à lui et à lui seul.

Tout le monde passe. Maintenant, il faut replacer les bagages dans les coffres en tenant compte des différentes destinations car la compagnie Kilimandjaro transporte des passagers allant non seulement à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, mais aussi à Cotonou (Bénin) et à Niamey (Niger). Rien qu’à la douane, les passagers ont perdu deux heures ! C’est cela aussi l’intégration, la réalité de la libre circulation des personnes et des biens. Dans ce domaine, les pays de l’UEMOA ont encore tout à prouver !

Moussa Bolly

Envoyé spécial

10 mai 2005