Faire redécouvrir le Moulin de Koulikoro qui est un patrimoine national et comprendre tout le processus industriel de production de la farine. Voilà l’objet de la visite des acteurs de la filière blé à l’usine des Grands Moulins du Mali (GMM). Cette visite qui s’est déroulée le samedi 10 décembre fait suite à celle effectuée, il y a quelques semaines, par la Direction générale des Douanes du Mali.
Parmi les invités figurent le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, le chef du service rural de l’Office du Niger, Mamadou Kallé Sanogo, les représentants de l’Institut d’Economie Rurale (IER) et plusieurs autres invités. Vu l’importance de cette visite, le Maire de Djiré, partenaire des GMM a également effectué le déplacement.
Après les salutations, le Directeur général des GMM, Cyril Achcar, a partagé l’équipe en deux groupes pour la visite guidée des lieux. Le premier groupe était conduit par le Directeur de l’usine, Alain Vigroux. Tandis que le second était dirigé par son adjoint, Ziads Abi Rafel.
A travers cette visite guidée, les acteurs de la filière blé ont compris tout le fonctionnement du moulin c’est-à-dire le processus de fabrication de la farine de la matière première au produit fini. Le processus débute au pont bascule avant de passer le pré nettoyage, le stockage en silos de 8 000 tonnes, en boisseaux, le moulin, les chambres à farine de 600 tonnes et le conditionnement de la farine dans des sacs de 50 kg.
Comme à l’accoutumée, les visiteurs se sont retrouvés, après la visite, au jardin. Plusieurs personnes ont exprimé leur joie et leur satisfaction quant au travail des GMM.
Cyril Achcar a confié que les Grands Moulins du Mali sont une industrie de transformation qui existe depuis plus de 25 ans et qu’ils sont capables de produire 120 000 tonnes de farine par an dont 80 000 tonnes sont destinées au Mali.
Le reste, à savoir les 40 000 tonnes est reparti dans la sous-région. L’usine décortique également 30 000 tonnes de paddy riz et produit 30 000 tonnes d’aliment bétail, cela sous forme de granulés de son de blé.
En terme d’emplois, on estime qu’aujourd ‘hui environ 350 emplois directs et indirects ont été crées par les GMM. Parmi les travailleurs figurent des manutentionnaires, des transporteurs, des courtiers commerciaux, des agents de livraison.
Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est que les Grands Moulins du Mali contribuent chaque année au budget national pour près de 2 milliards de FCFA sous forme d’impôts et divers taxes.
Pour faire une bonne usine capable de compétir sur le plan international, il faut des investissements. Les responsables des GMM sont conscients de cela. C’est ainsi que depuis 2004, les GMM sont en phase d’investissement pour près de 2 milliards de FCFA.
Ce qui a permis l’augmentation de la capacité d’écrasement avec l’ajout d’un second moulin qui permet à l’usine de produire 120 000 tonnes de farine par an. Ce n’est pas tout.
La capacité de stockage par l’ajout des nouveaux silos métalliques a été augmentée à 8 000 tonnes de céréales et de blé. Parmi les investissements prévus en 2006 figurent en bonne place, la construction d’une usine d’aliment bétail.
Cyril Achcar n’a pas oublié de rappeler que « les GMM sont le deuxième plus gros acheteur de paddy de l’Office du Niger ». Des GMM sont engagés aujourd’hui dans le processus de redémarrage de la rizerie de Koulikoro.
« Nous sommes une entreprise commerciale, regardant l’avenir et nous comptons sur le capital de satisfaction de nos clients pour conserver et gagner nos parts de marché. Nous sommes aussi une entreprise citoyenne qui place l’homme au premier rang de ses préoccupations : c’est dans cet esprit que nous voulons faire connaître nos méthodes de travail, nous sommes respectueux des procédures de production et nous sommes en phase de Certification ISO 9001 » a martelé Cyril Achcar.
Il a sollicité l’implication du monde agricole malien afin de relever ensemble un grand défi refaire du Mali le grenier de l’Afrique de l’ouest. Cela ne sera possible que si les acteurs de la filière blé s’engagent dans la culture intensive du blé.
Les Grands Moulins du Mali, à travers la compagnie Malienne de Distribution de Blé (CMDB) s’engagent, d’ores et déjà, à acheter l’intégralité de la production du blé pour les besoins en farine de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).
C’est dire que le marché est désormais à la portée des acteurs de la filière blé, malgré les nombreuses subventions arbitraires de l’Union Européenne et des USA.
Le président de l’APCAM, Bakary Togola dira, pour sa part, qu’il est comblé de tout ce qu’il a vu et entendu. Il n’a pas manqué d’exprimer toute sa joie et sa satisfaction face au travail accompli par les GMM.
Il s’est dit prêt à offrir 120 hectares pour l’exploitation du blé, si l’Institut d’Economie Rurale (IER) fait des études dans ce sens. Car, selon lui, les ambitions de l’APCAM ne sont autre chose que d’assurer l’auto-suffisance alimentaire.
Il a demandé aux responsables des GMM à revoir leur politique de communication et de sensibilisation afin que les principaux fournisseurs de blé puissent être des actionnaires au sein de la société.
Mamadou Kallé Sanogo de l’Office du Niger estime que le blé peut bel et bien être cultivé dans la zone de l’Office du Niger. Sur ce, il souhaite que les producteurs s’engagent à faire le blé dans leurs champs.
Le Maire de Diré venu spécialement pour cette visite, s’est dit prêt à rencontrer les populations de sa localité pour leur apprendre les bonnes dispositions des GMM.
On sait que les Grands Moulins du Mali achètent 100% du blé de Diré commercialisé par l’organisation paysanne Baabahuu Jigi et le PACCEM soit près de 2 000 tonnes par an.
Alou B HAIDARA
12 décembre 2005.