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Cette invitation, selon le sous-préfet de Léré-Dianké, Falaye Sy, était placée sous le signe de « la relance des rapports entre les deux arrondissements s’inscrivant dans le cadre des bonnes traditions instaurées par les chefs d’Etat des deux pays, à savoir Amadou Toumani Touré et Maoua Sid Ahmed Taya ».
La visite s’est soldée par une réunion entre les autorités des deux localités à l’école B de Léré.

Prenant la parole, le sous-préfet Sy a, comme la tradition l’exige, souhaité la bienvenue à son homologue de Fassala. Avant de rappeler le contexte de la rencontre. « Il ne s’agit pas d’une rencontre pour accuser ou critiquer quelqu’un. C’est pour échanger entre parents que la frontière a divisés » a déclaré Falaye Sy. Et Falaye Sy de reconnaître que : « notre frontière est un véritable document inépuisable et il n’y a pas meilleure occasion pour tirer le maximum d’informations qu’une telle rencontre ».

Le chef d’arrondissement de Fassala a tout d’abord salué le déplacement massif de la population, malgré la pluie. Il a ensuite exprimé toute sa gratitude au sous-préfet de Léré-Dianké pour cette initiative « combien salutaire ».

« J’ai tout de suite accepté l’invitation parce que le Mali et la Mauritanie sont liés par l’histoire, sont un même pays, sont de mêmes parents et aucunement nos relations ne sauraient s’effriter car nous avons toujours trouvé des solutions à nos problèmes » a souligné le chef d’arrondissement de Fassala.

Il notera aussi que « depuis que mon homologue est arrivé et, à travers des correspondances écrites, nous avons résolu à la satisfaction de tous, les problèmes qui nous ont été soumis ».

Tour à tour, la parole a été donnée à l’assistance. Les chefs de services techniques de Léré et Dianké, les maires de Fassala et Bassiknou ainsi que les responsables techniques (Gendarmerie, Douane, Police, Garde nationale) de la Mauritanie ont tous félicité cette initiative et ont exprimé le besoin de la décentraliser.

Les notabilités de Léré et Dianké, saluant cet acte, ont trouvé l’occasion belle pour remercier les autorités mauritaniennes et les populations pour leur soutien moral et matériel au moment où les populations de Léré étaient réfugiées en Mauritanie.

Certains éleveurs présents ont profité de l’occasion pour étaler les problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’ils se rendent en Mauritanie à la recherche de leurs animaux volés ou perdus. Ils ont souligné que les Mauritaniens refusent très souvent de leur restituer lesdits animaux alors qu’ils en sont les propriétaires.
Par ailleurs, certains intervenants ont trouvé que l’absence de la Mauritanie dans la CEDEAO cause un grand tort à nos relations.

A toutes ces questions, le sous-préfet de Léré-Dianké, clôturant les débats, a répondu : « la rencontre d’aujourd’hui n’est pas une rencontre de procès. Les éleveurs de Léré et Dianké doivent en vouloir à eux-mêmes. Les rapports de sang, de voisinage sont vrais.

Mais comment voulez-vous que les autorités mauritaniennes vous délivrent des animaux alors que vous ne présentez aucune pièce de propriété. Même la simple déclaration de perte ou de vol d’animaux, vous ne le faites pas auprès de vos propres autorités, à fortiori établir un certificat sanitaire ou de déclaration d’exportation au niveau de notre douane ».Il a invité tout le monde « à la paix des cœurs et des esprits ».

Paul Mben

22 Mars 2005