Partager

Bamako, la capitale malienne est très vaste. Elle a une superficie de 245 km². Il n ‘est donc pas aisé de joindre tous ses quatre coins sans un moyen de transport. En voiture, en moto, en vélo ou en utilisant autres moyens de déplacement, chacun se débrouille pour vaguer à ses occupations. Cependant, généralement, faute de moyen financier ou détention d’un moyen de déplacement personnel, certains demandent de l’aide aux chauffeurs de voiture ou aux conducteurs de moto afin qu’ils puissent faire le chemin ensemble.  Cette pratique appelée ‘ Auto ‘, qui vise à aider son prochain, est indexée comme une piste pour les bandits de prendre dans leur filet, leurs cibles

L’auto en circulation existe toujours dans la ville de trois caïmans. Vers le matin ou le soir, les gens s’arrêtent au bord des goudrons pour chercher un soutien. Dominée par un fort sens d’entraide, de solidarité et de philanthropie, il est difficile pour la majorité de gens de dépasser une personne qui est à pied et refuser de lui prêter son aide. Souvent, c’est le chauffeur de voiture ou le conducteur de la moto qui propose sa bonne volonté. Parfois, c’est une personne X qui demande cette aide étant dans le besoin. Ce comportement devenu presqu’une habitude pour les maliens, est à l’instant mal jugé. Selon plusieurs personnes, l’entraide en circulation ou l’auto est devenue une stratégie pour les bandits d’avoir facilement leurs proies. 

Bakary Fomba était de ceux qui aimaient aider les piétons dans les circulations jusqu’au jour où il a été braqué par un jeune qu’il a voulu aider.  » C’était un soir environ 19 h en 2018 à Bancôni (un quartier de Bamako). J’ai pris un jeune sur ma moto. Nous avons commencé à causer au début jusqu’à nous sommes arrivés vers un virage où il n y’avait personne. Vous connaissez bien les quartiers de Bamako, parfois certains virages et certaines rues sont risqués. Donc, le jeune a fait sortir un couteau appelé < Sisi> dans leur jargon. Il l’a pointé autour de ma gorge puisqu’il était assis derrière moi. Il a demandé ma moto, et je lui remis tranquillement pour ne pas qu’il m’ôte la vie. Depuis ce jour, je ne prends plus personne sur ma moto même pas une personne âgée ni un handicapé  » ; dixit-il.

Une multiple stratégie mise en place par les bandits pour atteindre leurs objectifs.

Les filles sont parfois complices dans le forfait commis par les bandits. Puisqu’il est difficile de résister face au charme d’elles, les bandits usent de leurs dons pour braquer très vite les personnes philanthropes. La stratégie est simple.  » Elles vont s’arrêter dans un coin où il est très difficile de venir en secours à une personne. Elles feront tout pour montrer qu’elles sont dans les besoins. Généralement, elles font semblant de faire comme si leurs chaussures avaient des soucis ou comme si elles étaient très fatiguées pour ne plus marcher. Elles arrêtent la cible et par amour d’aider ou amour d’avoir ces belles filles comme copines, elle (la cible) s’arrête. Et une fois que la conversation est mise en jeu, les complices hommes de ces filles, sortent de nul part et l’agressent en lui arrachant sa moto ou sa voiture »; dévoile une victime qui a voulu rester anonyme.

Une autre stratégie consiste à faire semblant d’avoir une panne au bord du goudron ou dans une ruelle louche. Ce sont les hommes très généralement, qui mettent cette méthode en action. Ils font semblant même de serrer une pièce détachée sur une partie de leurs engins. Lorsqu’ils voient venir une cible, ils mettent en jeu leur fameux plan.  » Lorsque les gens voient ces personnes dans le besoin, ils s’arrêtent. Et en voulant les aider, les autres qui sont dans le coup monté, sortent et attaquent. Ils emportent non seulement leurs engins mais, aussi ceux des personnes qui ont décidé de les soutenir. C’est malhonnête de leur part  » ; a conclu Mara Amy Keïta, une victime. 

Malgré ce banditisme grandissant en circulation, force est de reconnaître que les philanthropes ne se découragent pas et ne renoncent pas à leurs aides à l’endroit des personnes dans les besoins. Les forces de sécurité demandent à la population d’être très vigilante. Elles (forces de sécurité) proposent qu’avant d’aider une personne, les gens doivent s’assurer que la personne cherchant le soutien, est une personne de bonne foi.

Adama SANOGO

@Afribone