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Le débat politique de l’après-guerre aura bien lieu à l’Assemblée nationale. Les partis politiques affutent leurs armes. Et en se référant aux déclarations du chef du parti du poignet des mains, Soumaïla Cissé, l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) est résolument engagée à occuper un rôle actif dans l’opposition face au camp présidentiel conduit par le Rassemblement pour le Mali (Rpm).

Les alliances politiques pour les législatives prouvent les intentions des deux formations adverses : se procurer une majorité parlementaire pour ou contre l’action du gouvernement. A l’évidence, l’Assemblée nationale du Mali sera renouvelée à plus de 50 % pour la prochaine législature puisqu’au moins 74 des 147 députés sortants ont renoncé à se présenter aux scrutins des 24 novembre et 15 décembre prochain.

La liste définitive des candidats sera proclamée ce jeudi 31 octobre. Mais à la lecture du décret proclamant la liste provisoire, il n’est pas étonnant de deviner qu’une vraie bataille est en cours entre le Rpm et l’Urd pour le contrôle du parlement. Faute d’une maîtrise sur l’électorat, les partis politiques se sont engagés dans des alliances, souvent contrenature. Malgré cette opportunité d’alliance les deux camps se sont abstenus de pactiser.

À l’exception des circonscriptions électorales de Dioïla et de Tenenkou, des candidats Rpm et Urd s’affrontent partout sur le territoire national. Les deux camps ont la particularité d’avoir une liste dans chacune des circonscriptions électorales du pays, à l’exception de Tin-Essako dans la région de Kidal où le fils de l’Aménokale (chef coutumier touareg), Mohemed Ag Intalla, est l’unique candidat (au nom du Rpm); et à Diré dans la région de Tombouctou où le parti présidentiel est absent.

Globalement, les dés semblent déjà jetés dans la région de Kidal : à Abeïbara, Ahmada Ag Bibi, député sortant qui avait rallié la rébellion, a toutes les chances de remporter le siège en jeu dans la circonscription, tout comme son collègue Inawelène Ag Ahmed dans le cercle de Kidal. Ils sont tous les deux candidats du parti du président de la République.

Si l’importance d’un parti peut se définir par sa présence dans ce starting bloc, il ne fait point de doute que le Rpm et l’Urd sont les deux partis les mieux implantés sur le territoire national. Ces partis tendent donc à supplanter l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma-Pasj) qui occupe le troisième rang, suivi de la Convergence pour le développement du Mali (Codem) présente dans 39 circonscriptions, du parti Yèlèma (29 circonscriptions), parti Sadi (25 circonscriptions), les Fares An ka wuli et le Cnid-FYT (22 circonscriptions). Les autres partis s’alignent dans moins de 20 circonscriptions.

Seydou Coulibaly

31 Octobre 2013

©AFRIBONE