Ces résultats complets provisoires donnés par le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ont surpris plus d’un observateur.
Tout le monde pensait en effet qu’avec l’avance conséquente prise par la candidate Mme Coulibaly Fanta Traoré sur Housséini Guindo lors du 1er tour, le reste des opérations électorales ne serait qu’une simple formalité. Cette conviction et cette assurance étaient partagées par tous à l’Adéma.
Aujourd’hui, force est de constater que les choses se sont passées autrement. Le candidat du Rpm qui était annoncé perdant avant même le vote est parvenu non seulement à rattraper son retard et mieux à battre sa rivale avec une avance conséquente de 1337 voix.
Cette victoire électorale constitue donc une véritable bouffée d’oxygène pour le parti des Tisserands, le Rpm. Ce parti vient de prouver qu’il reste malgré tout une redoutable machine électorale.
Quant à la coalition Adéma-Mouvement citoyen, cette débâcle électorale met à nu toutes les limites de leur stratégie politique. Elle montre en outre que les réalités du terrain sont de loin différentes des choix imposés par les directions politiques.
Au-delà de ces remarques, d’autres raisons sont avancées à Sikasso même expliquant la victoire du Rpm et la défaite de la coalition Adéma-Mouvement citoyen.
Certains facteurs ont permis au Rpm de damer le pion à la coalition Adéma-Mouvement citoyen. Tout d’abord, la mort tragique de Kadari Bamba bien que regrettable a considérablement apporté un élan de sympathie à ce parti.
L’autre raison qui a joué en faveur du Rpm c’est la division qui s’est opérée dans les rangs mêmes de la nouvelle coalition parlementaire.
En effet, on a pu constater sur le terrain, entre les deux tours, certains partis politiques (Urd, Parena et même du Mouvement citoyen) appeler leurs militants à voter pour le candidat du Rpm.
Un responsable local du Mouvement citoyen est allé jusqu’à affirmer sur une antenne radio de la place que : «voter pour Housséini Guindo, c’est voter pour Sikasso et voter pour Mme Coulibaly Fanta Traoré, c’est voter contre Sikasso».
C’est là un passage choisi dans le tas lors de la campagne qui prouve à suffisance le malaise qui régnait dans les rangs de la coalition Adéma-Mouvement citoyen.
Quant aux raisons de la défaite de la coalition, elles s’expliquent avant tout par l’impréparation. Ces partis ont surestimé leur force sur le terrain. Ils pensaient, sans coups férir, remporter cette élection partielle.
Une assurance qui leur a joué des tours. En effet, les querelles intestines au sein de l’abeille ont aussi joué sur les résultats de Sikasso.
En effet, dans cette bataille électorale, certaines tendances de l’Adéma avaient tout intérêt pour qu’il y ait une débâcle électorale à Sikasso.
Cette thèse a d’ailleurs été étayée par certaines indiscrétions recueillies auprès de certains électeurs de l’Adéma-Pasj.
Le dernier facteur, c’est la volonté de la direction de l’Adéma de vouloir chapeauter tout sur le terrain. Et l’Adéma paie aujourd’hui le prix fort.
Birama Fall
17 novembre 2005.
