Après avoir pris acte de la décision de la Cour Constitutionnelle le 13 mai dernier, le FDR (Front pour Démocratie et la République) a décidé de tourner définitivement la page de l’élection présidentielle en reconnaissant Amadou Toumani Touré comme Président de la République. La coalition de partis politiques et d’associations qui était jusque là dans une logique de contestation du scrutin vient de mettre un terme à cette situation pour faire désormais face à l’avenir. Elle entend pleinement participer aux élections législatives de juillet.
Cette position du FDR a été expliquée aux militants et sympathisants le week-end dernier. C’était dans le cadre d’un grand meeting d’information et d’échanges organisé le samedi 19 avril 2007 au Centre International des Conférences de Bamako. Cette rencontre a enregistré la présence effective de Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, Soumeylou Boubeye Maïga, Tiébilé Dramé et de Ibrahim Boubacar Kéïta qui étaient les candidats du FDR à l’élection présidentielle.
C’était également en présence de leurs avocats représentés par Me Hamidou Diabaté et Me Mamadou Gakou, de certains chefs de partis membres du FDR, et notamment les militants qui ont rempli comme un œuf la salle des milles place du CICB.
L’occasion était donc bonne pour les leaders du FDR et leurs avocats d’expliquer les raisons qui les ont poussé à se soumettre à la décision de la Cour Constitutionnelle.
Pour le porte-parole des avocats, Me Mamadou Gakou, la Cour Constitutionnelle est le dernier recours en matière électorale; une fois qu’elle rend sa décision, on ne peut plus l’attaquer. Il s’agissait alors pour le FDR de se soumettre à cette décision ou de faire des actes extra judiciaires.
Face à cette situation, le président du FDR Ibrahim Boubacar Kéïta estime qu' »en tant que républicains, jusque dans l’âme, nous ne seront jamais de ces incendiaires que le pays a connu il n’y a guère longtemps. Nous ne nous amuserons jamais avec les institutions de la République, car nous sommes des républicains. Nous n’allons pas dire monsieur Amadou Toumani Touré, nous allons dire monsieur le Président Amadou Toumani Touré« .
Pour IBK les leaders du FDR ont fait leur l’adage « dura lex sed lex »: (la loi est dure, mais c’est la loi). Puisque la Cour Constitutionnelle du Mali a dit le droit, nous prenons acte » précise IBK.
« Nous serons tout au long fidèles à nos principes, nos convictions » à rassuré IBK aux militants. « La République et la démocratie sont en fondation quelque part. Pour l’heure, il nous reste un devoir brillant, faire en sorte que ce pays soit effectivement un Etat de droit véritable et non factice » souligne IBK.
Une république au sein de laquelle les actes seront posés au nom de l’ensemble dans le strict respect de la loi. Voilà la République qu’imagine IBK pour le Mali.
Parlant des élections législatives qui pointent à l’horizon, IBK dira : « nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins. Et hélas, le calendrier électoral ne laisse aucun choix. Aussitôt la présidentielle terminée dans les conditions plus que cahoteuses, surgissent les élections législatives« .
« Nous y serons » a dit IBK. « Nous y serons parce que nous ne sommes pas partisans de la politique de la chaise vide. Nous en seront parce qu’il s’agit de la victoire de notre pays » a affirmé IBK.
Pour Ibrahim Boubacar Kéïta, le FDR prendra part aux législatives quelles que soient les conditions. Sans illusions nous nous battrons pour que les conditions que nous avons vécues à l’élection présidentielle soient améliorées et plus que améliorées, revues et corrigées dans l’intérêt général, a assuré le président du FDR.
IBK, a exhorté les militants du FDR à rester mobiliser derrière les candidats du FDR pendant les élections législatives de juillet prochain. Car, selon lui, la victoire du FDR ne peut venir que de ce côté pour l’heure ». Que nul découragement ne vous atteigne, que nul découragement ne nous atteigne, nous sommes sur la bonne voie« , a dit IBK.
Face à la disgrâce du 29 avril 2007, IBK dira que les leaders du FDR continuent de garder la foi. « Nous sommes convaincus que la vérité qui est seul digne de Dieu le créateur, que cette vérité finira par éclairer de tout éclat », a laissé entendre IBK.
Il a souhaité que les législatives connaissent un taux de participation plus élevé que la présidentielle pour sortir notre pays du rang des démocraties bananières. Pour lui, le faible taux enregistré à l’élection présidentielle démontre le mépris foncier du peuple face à des méthodes qui ne grandissent pas l’homme, qui n’honorent pas l’homme.
Cette situation risque, selon IBK, de rabaisser le Mali au niveau des républiques de non droit, sauvages. Notre peuple mérite mieux, s’indigne le président du FDR.
Abdoulaye Ouattara
et Soumaïla
T. Diarra
21 mai 2007.