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Le Front pour la Démocratie et la République (FDR) dirigé par Ibrahim Boubacar Kéïta entend participer aux législatives du 1er juillet. Mais pas à n’importe quelles conditions comme celles qui ont prévalu lors de la présidentielle du 29 avril. Pour compétir à ce scrutin, le FDR avance quatre préalables. Il s’agit de l’audit du fichier électoral, de la confection de nouvelles cartes à partir du fichier audité, l’impression de bulletins numérotés à souche avec filigrane à l’extérieur du pays, en tout cas par un imprimeur non partisan, la neutralité de l’Administration et de l’Armée. Ces revendications ont été transmises aux ordres religieux du Mali (Haut Conseil Islamique du Mali, Eglise Catholique et Protestante du Mali) au cours d’une rencontre, tenue au siège du FDR, à la demande de ces derniers, le lundi 7 mai 2007. IBK et ses collègues ont ainsi chargé les religieux de transmettre à qui de droit ces doléances.

Face à la fièvre post-présidentielle du 29 avril, les autorités religieuses du pays, inquiètes de la tournure prise par les événement se sont précipitées pour venir s’informer auprès du FDR et recueillir des informations détaillées sur la crise électorale.

C’est ainsi que les responsables du FDR ont rappelé le contenu de leur lettre datée du 12 mars 2007 par laquelle, ils « informaient et demandaient l’implication de la société civile et des chefs religieux du pays, afin que des élections régulières et transparentes soient organisées au Mali dont les résultats s’imposeront à tous « .

Ensuite, les quatre candidats du FDR à l’élection du 29 avril ont fourni aux chefs religieux les « nombreux exemples de la fraude d’Etat qui a caractérisé le scrutin ». C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué de presse du FDR, signé par son secrétaire général Dr El Madani Diallo.

Les mêmes candidats ont souligné à l’intention de leurs interlocuteurs les activités partisanes de certains officiers supérieurs de l’armée et de hauts cadres de l’administration d’Etat, en violation des principes de la Constitution et de la loi électorale. Ils ont également relevé la circulation sans précédent lors d’une élection digne de ce nom, des bulletins de vote avant le jour du scrutin.

Ce n’est pas tout, dans le communiqué de presse du FDR, il est dit ceci :  » A l’appui de leurs informations, les responsables du FDR ont évoqué le tripatouillage des résultats provisoires par le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales. Ils ont réaffirmé leur refus d’accepter les résultats de la parodie électorale« .

En outre, le FDR a réaffirmé que seules des élections transparentes sont un gage de stabilité et de paix. C’est pour cette raison, et en relation avec les législatives de juillet prochain que IBK et ses collègues ont chargé les religieux de transmettre à qui de droit que « la tenue des élections en juillet est conditionnée à : l’audit du fichier électoral, à la confection de nouvelles cartes à partir du fichier audité, l’impression des bulletins numérotés à souche avec filigrane à l’extérieur du pays, en tout cas par un imprimeur non partisan, la neutralité de l’administration et de l’armée« . Voilà des doléances à la portée du gouvernement s’il est vrai qu’il tient à un scrutin crédible, transparent et sincère.

Le Sénégal aussi bien que la Mauritanie ont organisé leurs élections avec un fichier audité, des cartes et des bulletins sans reproches. Pourquoi le Mali ne peut pas le faire ? Le FDR tend ainsi une perche à ATT et à son gouvernement pour faire amende honorable. Sauront-ils saisir cette opportunité et éviter à notre pays une crise politique inutile ? La balle est dans le camp du futur président.

Chahana TAKIOU

10 mai 2007.