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Les législatives sont bien terminées. A présent, tous les regards sont tournés vers la Cour constitutionnelle qui doit valider les résultats de dimanche dernier et confirmer les candidats dans leur future fonction de représentant du peuple à l’Assemblée nationale. En attendant que les neuf sages du Dibida ne livrent leur arrêt, dans les états-majors des partis politiques, l’heure est au bilan.

Au siège de l’Adéma/PASJ, il régnait mardi une atmosphère sereine. Des militants qui avaient pris place dans l’enceinte du siège épiloguaient paisiblement sur les résultats du 2e tour des élections législatives. Au parti de l’Abeille, l’heure est à la prudence nonobstant les 55 députés obtenus sur listes propres. Ce nombre représente presque la moitié de ce que le président du parti, Dioncounda Traoré, espérait.

Au cours d’une conférence de presse qu’il avait animée à l’occasion du XVI anniversaire du parti, Dioncouda avait déclaré devant le parterre de journalistes que l’Adéma allait aux législatives avec 101 candidatures sur lesquelles le parti espérait réaliser un taux de 80 % de réussite. Même si cet objectif ne semble pas atteint, à l’Adéma certains ne cachent pas leur satisfaction. Pour eux, le parti a gagné un pari, parce que soutiennent-ils, rien ne présageait vraiment cette nette victoire.

La grande désillusion est venue du Rassemblement pour le Mali. Le parti que dirige le président de l’Assemblée nationale avait émerveillé en 2002 en remportant une majorité relative (45) des sièges de l’Assemblée nationale. Cette percée du RPM était d’autant plus étonnante que le parti du Tisserand venait à peine d’être porté sur les fonts baptismaux. Qu’est-ce qui est alors arrivé au RPM en un peu moins d’une décennie ?

Seul le parti a ses propres réponses à cette question qu’il abordera certainement dans une de ses prochaines conférences. En effet, aux dires de certains observateurs de la vie politique nationale, les fraudes à elles seules ne sauraient et ne peuvent justifier cette dégringolade du Rassemblement pour le Mali.

Les causes sont à rechercher, pensent-ils, dans le choix des candidats et dans les crises interpersonnelles qu’a connues le Tisserand à l’orée des élections. Parmi ces crises, celle de Sikasso avec la démission d’Ousseyni Guindo et son ralliement à l’URD. Ce dernier avait, semble-t-il, parier de bouter le RPM à Sikasso. Il a réussi son pari, car il est élu député sur la liste URD.

Le parti présidé par Younoussi Touré, élu dès le 1er tour, peut être satisfait de son score. Troisième force politique à l’AN après l’Adéma et le RPM en 2002, l’URD sera la deuxième force politique au cours de la législature qui s’ouvre dès septembre si les résultats venaient à être confirmés en l’Etat par la Cour constitutionnelle.

Le parti Sadi et le Parena peuvent se frotter les mains. Même s’ils ne peuvent pas, à eux seuls, constituer un groupe parlementaire à l’AN, ils ont réalisé un score honorable. La Sadi décompte 4 députés dont son secrétaire général Oumar Mariko. Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance qui, au départ avait 6 députés à l’AN, s’était à mi-parcours de mandat retrouvé avec zéro député. Ses six élus de Koutiala avaient démissionné pour créer Liberté et justice sociale.

Denis Koné

26 juillet 2007.