On les compte sur les bouts du doigt. Elles étaient au départ 157 femmes sur les listes. Après le 1er tour, les candidates sont au nombre de dix huit femmes reparties sur les listes : ADEMA-PARENA à Dioïla, CNID à Nara, ADEMA- URD à Kati, RPM-CNID à Kati, RPM-PARENA à Kolokani, RPM-SADI à Koutiala, URD-MIRIA-MPR contre CNID-ADEMA-UDD à Sikasso, RPM à San, ADEAMA- MPR à Tominian, PSP à Douentzan, ADEMA à Ténenkou, PCR en Commune III, CNID- ADEMA contre PDR- MPR en commune V et en commune VI , ADEMA- MPR -UDD à disputer le second tour des élections législatives du 22 juillet.
Cet échec n’est autre qu’une mauvaise répartition et une faible représentativité des femmes. Ne serait-ce que parce qu’elles représentent la moitié de la population du Mali, il aurait été logique que le deuxième sexe s’octroie une large place dans l’histoire démocratique de notre pays. Il semble que la loi des grands nombres n’ait jamais joué en leur faveur. Les femmes jusqu’ici n’ont occupé le plus souvent que quelques strapontins.
Certaines sont rentrées dans la légende : Mme Aoua Keïta, première femme député au Mali, Mme Sy Kadiatou Sow, première femme Gouverneur du District de Bamako, Mme Cissé Ina Sissoko, première femme ministre, Mme Beye Kadiatou Camara, première femme PDG à Mali- Lait, Mme Diakité Fatoumata N’Diaye médiateur de la République, Lieutenant Colonel Kani Diabaté, Mme Sidibé Aminata Diallo, première femme candidate à la présidentielle (Avril 2007) ; d’autres encore par leur courage ont accédé à de hautes fonctions : Fatoumata Siré Diakité, Ambassadrice du Mali en Allemagne, Mme la présidente de la Cour suprême, Mme Sidibé Kaïdama au CILSS. Hormis celles-ci, les femmes politiques et d’autre battantes restent encore inconnues sur le plan international.
La politique est jusqu’à présent un phénomène masculin, une affaire d’hommes et rares sont les femmes qui ont eu sur le plan politique une certaine longévité. C’est toujours en situation de crise que les femmes émergent où à force de complots et d’intrigues. Les femmes maliennes arriveront difficilement à percer en politique dans le Mali laïc avec la montée de l’intégrisme religieux.
Pis un Mouvement de femmes musulmanes en pleine effervescence rendra difficile l’ascension des femmes politiques dans un pays qui a fait une de ses priorités la promotion des femmes.
Safounè Koumba
16 juillet 2007.
