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La célébration de la campagne mondiale de l’Education pour tous vise des objectifs qui sont entre autres l’accès à l’école, la qualité et l’équité, la capacité d’organisation pour la réponse locale en éducation.

Le président du CNA-Mali indiquera que depuis avril 2000, lors du Forum mondial sur l’éducation pour tous à Dakar, les différents Acteurs de l’Education du pays se sont engagés dans un vaste combat visant à réaliser l’éducation pour tous d’ici 2015.

Pour lui, les moments forts de ce programme consistent à faire l’état des lieux en mesurant les progrès accomplis et les défis à relever ainsi que l’analyse des difficultés et contraintes majeures.

Tirant les leçons de cette expérience, certaines organisations de la société civile du Mali ont exprimé leur désir de se mobiliser au sein d’une coalition, de façon autonome, afin d’interpeller le Ministère de l’éducation Nationale, a-t-il dit.

La coalition des organisations de la société civile du Mali accorde une attention particulière au suivi des engagements des décideurs a-t-il ajouté. Malgré des progrès réalisés, « la situation actuelle de l’Education dans notre pays reste inacceptable et préoccupante, et elle est loin de répondre aux préoccupations des communautés pauvres qui ont besoin d’être éduquée pour vaincre la pauvreté. »

En effet, Abdoul Kadri souligne que le système éducatif malien est caractérisé par la faiblesse des rendements internes et externes se traduisant par une distorsion de l’équité du genre dans la scolarisation des enfants, l’absence de stratégies efficaces garantissant l’accès à une éducation de base gratuite pour les couches sociales vulnérables, l’insuffisance et la mauvaise répartition du personnel enseignant entre zones urbaines et rurales, les habitudes relatives à la double division et à la double vacation.

Par ailleurs, le représentant des organisations de la société civile indiquera que le progrès de l’éducation pour tous peut aider à lutter contre la pauvreté et le VIH-Sida. Les organisations de la société civile impliquées sont : OEB/CEDAO, CNA-Mali, Aide et Action, APAF, CAD-Mali, CRADE, CARE-Mali, Fondation STROMME, ENDA-Mali GRADE-BANLIEUE, FAWE, Mali-Enjeu, AADEC, JEUNESSE et Développement.

LE MINISTERE DE L’EDUCATION INTERPELLE

Une lettre d’interpellation a été lue par Famoro Koïta, adressée au ministre de l’éducation nationale. En voici la teneur :

Son Excellence, Monsieur le Ministre d’Education,
La Coalition des organisations de la Société Civile du Mali s’est organisée autour de la Campagne Mondiale de l’Education pour interpeller nos autorités sur leurs engagements en matière d’éducation et plus spécifiquement sur l’alphabétisation et l’équité filles-garçons.

En 2000 à la conférence de Dakar sur l’EPT, parmi les engagements que nous avons pris, existe celui d’<<éliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici à 2005>>.
Pourtant l’écart entre le taux brut de scolarisation des filles et celui des garçons demeure important. Selon les données de la cellule de planification du ministère de l’éducation, pour l’année scolaire 2003-2004, l’écart du TBS entre filles et garçons est de 21.4 au 1er cycle et 27.11 au 2ème cycle.

De plus, dans le cadre du CSLP du Mali il est spécifié que l’objectif pour 2006 en matière d’alphabétisation est de 56%, avec une prévision de 50% pour 2004 qui n’a été en réalité que de 44%.

Ainsi, Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Education face à ces résultats nous vous interpellons afin que vous puissiez :
– Nous expliquer l’écart entre les objectifs énoncés et les objectifs atteints.
– Nous présenter vos engagements pour améliorer les résultats concernant l’équité filles-garçons.
– Nous expliquer comment l’Etat pense atteindre les objectifs en matière d’alphabétisation étant donné que ce domaine d’activité relève essentiellement des communautés et de la société civile.

Salifou BANGALI

2 mai 2005