Partager

L’économie malienne est largement dominée par le secteur primaire dont vit l’écrasante majorité de la population et qui assure 75% des recettes d’exportation qui ne représentent cependant que 45% du PIB.

L’agriculture qui relève largement d’un mode de production domestique, est principalement orientée vers les cultures céréalières (riz, mil, sorgho, maïs). La production céréalière est actuellement estimée à environ 3 millions de tonnes. L’agriculture commerciale est dominée par le coton-graine dont notre pays assure une place primordiale en terme de production à l’échelle du continent.

Près d’un million d’hectares de terres aménageables

Les potentialités agricoles sont importantes en particulier dans le Delta central du Niger : l’Office du Niger dispose de près d’un million d’hectares de terres agricoles aménageables, dont à peine 100 000 sont mises en valeur. L’économie rurale est donc prometteuse mais sous-exploitée.

La production de fruits et légumes est assez ancienne mais également limitée. Quant à la production des mangues, elle est de l’ordre de 300 000 tonnes par an dont seule une infime partie est exportée. Le karité, principal produit de cueillette pourrait également contribuer plus largement aux recettes d’exportation.

Cette économie agricole où les cultures vivrières occupent une large place, permet en temps normal d’assurer l’autosuffisance alimentaire mais aussi est un facteur de fragilité face aux aléas climatiques et aux fluctuations du prix des produits d’exportation, en particulier le coton sur les marchés internationaux.

De graves sécheresses (des années 1973-1974, 1984, 2002, 2004) mettent périodiquement à mal l’équilibre alimentaire, nécessitant le recours à l’aide internationale et à l’importation pour satisfaire, à minima des besoins de base des populations.


L’élevage

L’élevage constitue la deuxième richesse du pays après l’agriculture avec près de 6 millions de têtes de bovins et de 14 millions de têtes d’ovins en 1997.
L’élevage est de type extensif et se caractérise par une faible productivité et une contribution à l’exportation bien inférieure aux potentialités.

La mauvaise organisation des acteurs de la filière, le manque de ressources financières, l’inadaptation des moyens de transport sont les principaux freins à la promotion de l’exportation de la viande bovine. Quant à la pêche, elle est largement pratiquée autour des fleuves Niger, Sénégal et leurs affluents.

Le secteur industriel à la traine

Le Mali dispose par ailleurs d’importantes richesses minières et énergétiques. Le pays se classe au troisième rang des producteurs africains d’or après le Ghana et l’Afrique du Sud. L’apport de l’or malien au budget s’élève à environ 120 milliards de F CFA au titre de l’année écoulée.

Le potentiel hydroélectrique est élevé. Le secteur industriel est peu développé. Le pays compte quelques 200 unités industrielles, principalement localisées à Bamako, essentiellement basées sur la substitution, l’exploitation ou la transformation des matières premières, elles fournissent le marché national en diverses denrées de consommation.

Les entreprises maliennes sont quasi-absentes des marchés extérieurs, y compris le marché de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). La part des produits manufacturés est estimée à 1% des exportations. Le secteur secondaire dans son ensemble (artisanat et industrie) représente 7% des emplois et le secteur tertiaire (commerce, services, administration) 12% d’après le PNUD.

La crise de l’emploi

Le marché du travail est exsangue. Le pays connaît une crise de l’emploi dont le chômage, le sous-emploi, l’expansion du marché du travail informel et l’insuffisance de productivité du travail constituent les principaux symptômes. Près de 100 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. Mais les recrutements au sein de la Fonction Publique, autrefois principale pourvoyeuse d’emplois pour les diplômés ont fondu.

En 2002, on comptait 17 candidats pour un poste mis au concours de la Fonction Publique. On estime qu’un diplômé met environ 7 ans pour trouver un emploi d’après également le PNUD. Le secteur privé, peu développé, offre peu d’alternative dans l’emploi formel. Le marché informel du travail joue un rôle primordial, il représente plus de 94% des emplois non agricoles.

On estime à 13% le taux de chômage en milieu urbain, et à 54% le taux de sous-emploi en milieu rural. Les femmes occupent une place importante sur le marché du travail, elles représentent 60% de la population active dans le secteur formel comme dans le secteur informel.

Le traitement de la crise de l’emploi a été affiché comme une priorité par le président actuel Amadou Toumani Touré. Parmi les premières mesures adoptées, mentionnons la création d’un ministère chargé de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, l’ANPE (l’Agence Nationale pour l’Emploi), l’APEJ (l’Agence pour la Promotion de l’Emploi Jeunes).

La continentalité du pays, un frein

Le Mali souffre d’un enclavement intérieur et extérieur qui freine l’essor économique. Des efforts notables ont été réalisés pour favoriser la circulation intérieure. Le réseau de routes bitumées et en terre a enregistré une croissance moyenne de 5% par an de 1960 à 1996 mais l’écart reste considérable entre les relations et les besoins en infrastructures de transport.

La densité du réseau de transport qui était de l’ordre de 1,1 km pour 100 km2 (0,9 pour les routes, soit une densité près de 5 fois plus faible que la moyenne africaine pour 100 km2) est en train d’augmenter à cause des investissements colossaux consentis ces dernières années par les autorités.

Exemple le PDES (Projet de Développement Economique et Social) du président ATT envisage la réalisation 4700 km de routes bitumées d’ici à l’horizon 2012. A côté du transport routier, il y a aussi le transport fluvial et le transport ferroviaire. Qui sont frappés par la vétusté des outils de travail.


Mamoutou DIALLO (Stagiaire)

01 septembre 2008