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Le ministère du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat, en collaboration avec le Projet Modernisation de l’Administration du Travail (ADMITRA) du Bureau International du Travail (BIT) organise du 3 au 5 novembre 2008 à Bamako un séminaire sur le rôle de l’Administration et de l’Inspection du Travail dans l’économie informelle.

La cérémonie d’ouverture de cette rencontre qui se tient au Centre du Secteur Privé à Hamdallaye ACI était présidé par Mme Daou Sanata Traoré, Chef de Cabinet du ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat (MTFRE). Elle a enregistré la présence de Mme Ba Abdatou Kane, Coordinatrice du projet ADMITRA du BIT et Mahamadou Diakité, Directeur National du Travail et président du groupe tripartite (Syndicat-Patronat-Etat) chargé de la programmation et du suivi du projet.

Vers la formalisation de l’économie informelle

Le présent séminaire fait suite au forum national organisé le 29 juillet 2008 sur la formation de l’économie informelle au cours duquel plusieurs recommandations ont été faites. Celles-ci visent l’intégration progressive de l’économie informelle au sein des structures institutionnelles modernes afin d’accroître sa performance dans le but de mieux protéger ses travailleurs.

Selon le Directeur National du Travail, l’économie informelle au Mali est restée longtemps ignorée des structures publiques comme partout ailleurs en Afrique. Et pourtant, ce secteur est pourvoyeur d’emploi. Une étude récente du ministère du Travail révèle que le secteur informel occupe environ 80% de la population active. Dans ce secteur, les femmes sont plus nombreuses que les hommes.

Le satisfecit du bit

Le Bureau International du Travail (BIT), par la voie de la coordinatrice du projet ADMIIRA, se dit satisfait de sa collaboration avec le Mali. “On note une convergence d’actions entre l’administration du travail et les partenaires que nous sommes. L’économie informelle ne concerne pas seulement le Mali, elle est une problématique mondiale, elle varie d’un pays à un autre. C’est pourquoi il n’y a pas de définition consensuelle au phénomène. Le BIT, pour sa part, essaye d’apporter son expérience et son expertise dans le domaine. Le secteur se caractérise par sa non structuration”, a dit Mme Ba Abdatou Kane du BIT.

Les objectifs du projet

Le projet ADMITRA vise à libérer les initiatives que recèle l’économie informelle, renforcer dans ce secteur les droits fondamentaux au travail, améliorer la protection sociale, développer le dialogue social entre autres. Pour en arriver là, l’administration du travail et l’inspection du travail jouent un rôle fondamental dans l’amélioration de la législation sociale et de la protection des travailleurs de l’économie informelle.

Ces structures sont chargées en particulier d’examiner de quelle manière les droits prévus par la législation du travail existante peuvent être concrètement appliqués à l’économie informelle et les secteurs où il est possible d’étendre aux travailleurs, la portée juridique de la loi”, a dit le Chef de Cabinet du MTFPRE.


Réduire les contraintes

La modernisation de l’économie informelle passe par le respect des droits au travail. Sur le chemin de la formalisation de l’économie informelle se dressent des facteurs de blocage. Ces facteurs sont liés à la nature des activités et de leur mode de fonctionnement.

Les travailleurs de l’économie informelle occupent pour la plupart des emplois de mauvaise qualité. Leur situation se caractérise également par une protection sociale insuffisante et l’absence de droit de représentation, en particulier à la base. Ce renvoi de l’économie informelle à la périphérie du cadre légal recouvre des situations différentes”, a martelé le Chef de Cabinet du ministère du Travail.

Au regard des facteurs de blocage, selon Mme Daou Sanata Traoré, il convient de réorienter l’approche des inspecteurs du travail vers l’éducation et l’information. Dans tous les cas, il y a lieu de réduire au préalable les contraintes aux quelles l’administration du travail est confrontée. Il s’agit en l’occurrence de l’insuffisance des effectifs et des moyens matériels. L’Etat doit donc recruter, construire et équiper les locaux et former le personnel.


Daba Balla KEITA

04 Novembre 2008