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Dans le monde, c’est en Afrique que le travail des enfants est le plus répandu. D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), 41 % des enfants africains de 5 à 14 ans participent à une activité économique.

Selon le Bureau international du travail (BIT), 317 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont économiquement actifs, soit 15,8 % des enfants dans le monde. 218 millions d’entre eux exercent un travail à abolir. Presque 60 % de ces derniers effectuent un travail dangereux.
En Afrique, on estime qu’environ 80 millions d’enfants travaillent, ce chiffre pourrait atteindre 100 millions en 2015.

Puisque le problème est lié à la pauvreté du continent et ne pourra être éliminé que grâce à une hausse des revenus des ménages et à l’accès à l’éducation, l’Unicef, l’OIT et d’autres partenaires concentrent actuellement leurs efforts sur les pires formes de travail des enfants ; à savoir : le travail forcé, la prostitution, la participation au trafic de stupéfiants et autres activités criminelles, ainsi que sur les activités particulièrement dangereuses pour la santé et la sécurité des enfants.

Au Mali, les résultats de l’enquête nationale sur le travail des enfants, rendus publics en avril 2007, ont révélé qu’environ 2 enfants sur 3, âgés de 5 à 17 ans, ont déclaré avoir travaillé gratuitement ou contre rémunération. Aussi, une étude, réalisée de septembre à novembre 2005, a démontré que le phénomène du travail des enfants au Mali est plus marqué en milieu rural (71 %) qu’en milieu urbain (63 %).

 » Chez les 5 à 14 ans, 93 % des enfants économiquement actifs exercent un travail susceptible de porter atteinte à leur santé physique ou morale et environ 40 % de ces enfants sont engagés dans les pires formes de travail, susceptibles de nuire gravement à leur santé, sécurité et moralité« .

Le gouvernement malien, qui a ratifié de nombreuses conventions internationales protégeant les enfants, a décidé, à la lumière des résultats de cette enquête, d’intensifier la sensibilisation des populations sur la question, de renforcer la prévention et la répression des infractions au regard du code de travail et d’intégrer la lutte contre le travail des enfants dans le Cadre stratégique de la lutte contre la pauvreté.

Selon les prévisions, dans le monde, 50 à 90 millions de personnes supplémentaires pourraient se retrouver dans une situation d’extrême pauvreté. Les données disponibles montrent que le travail des enfants augmente souvent dans les périodes de ralentissement de l’économie, car les parents retirent leurs enfants de l’école pour qu’ils apportent un complément de revenu, et ils retardent aussi le début de la scolarisation de leurs plus jeunes enfants.

Pour éliminer durablement le travail des enfants, il faut une forte intensification des campagnes d’information, de sensibilisation et de prévention sur les risques et dangers liés au phénomène par le retrait des enfants victimes des pires formes de travail en leur offrant des alternatives d’éducation, par l’apprentissage et l’accompagnement dans la vie active pour les enfants de plus de 15 ans ainsi que par le renforcement des capacités des acteurs intervenant dans la promotion et la défense des droits des enfants.

Idrissa Sako

14 Octobre 2010