Le gouvernement malien attendait beaucoup de la présente consultation sectorielle afin d’avoir une convergence de vues sur les perspectives du développement du secteur des transports il s’agit donc de rechercher les voies et moyens pour promouvoir le secteur des transports.
Les présentes assises ont été donc l’occasion pour le gouvernement malien de proposer aux partenaires techniques et financiers sa vison pour promouvoir le développement des infrastructures de transport à l’horizon 2020 et échanger avec les partenaires sur l’opportunité des projets jugés prioritaires qui contribueront à lutter contre l’enclavement.
Le Représentant de la Banque mondiale prenant la parole, a remercié le gouvernement du Mali d’avoir bien voulu associer sa structure à la consultation sectorielle sur le développement des infrastructures de transport du Mali. Pour lui, cette consultation résulte de la recommandation de la table ronde des bailleurs de fonds tenue à Genève en mars 2004.
L’importance du secteur des transports n’est plus à démontrer dans le développement économique et social du Mali, eu égard aux problèmes rencontrés avec l’enclavement intérieur et extérieur du pays. Cette situation se rencontre dans une bonne partie de l’Afrique et constitue une contrainte pour le développement.
Pour atteindre le taux de croissance de 7% nécessaire pour réduire de moitié la pauvreté monétaire, il faudra, dira-il investir environ 20 milliards de dollars par an dans l’infrastructure africaine. Environ 40% du total des besoins d’investissement sont imputables au seul secteur routier.
Pour terminer, il a évoqué que force est de constater qu’il existe des difficultés réelles pour assurer un niveau de ressources adéquat pour la maintenance du réseau routier ; la difficulté de mobiliser à temps les ressources disponibles.
Après avoir salué la forte présence des acteurs du transfert et des partenaires à cette cérémonie de consultation sectorielle sur le développement des infrastructures de transport à l’horizon 2020, M. Abdoulaye Koïta, ministre de l’Equipement et des Transports, a adressé ses remerciements à la Banque Mondiale désignée comme chef de file des partenaires techniques et financiers de la présente consultation sectorielle.
Pour lui, cette consultation intervient juste après la table ronde que le gouvernement a organisée le 17 juin 2006 à Bandiagara, table ronde au cours de laquelle les partenaires ont une fois de plus confirmé leur volonté d’accompagner le Mali dans le bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso connue sous le nom de route du poisson, par des annonces de participation de 17,5 milliards de FCFA correspondant à 86% du montant du financement.
A la différence de la table ronde dont l’urgence de la tenue était dictée par le niveau de dégradation élevée d’une route aussi stratégique que celle du poisson, les présentes assises couvrent tout le secteur des infrastructures de transports à savoir les pistes, les routes, les fleuves, le chemin de fer, la voie aérienne, la mer et aussi les voiries urbaines.
Pays aux ressources limitées, le Mali est un vaste territoire d’une superficie de 1.241.238 km2 situé au cour de l’Afrique de l’Ouest, frontalier avec sept pays sur 7200 km et n’a aucun accès à la mer pour M. le ministre c’est déplorable.
Pour la circonstance, il a par ailleurs salué la politique volontariste du Président de la République, Son Excellence Amadou Toumani Touré, qui a permis de réaliser des avancées sans précédent dans le désenclavement intérieur et extérieur de notre pays.
Mais beaucoup reste encore à faire notamment dans le domaine de la réalisation des pistes rurales et des maillons manquants des grands corridors de communication.
A titre d’illustration dira-t-il, il faut mettre quatre heures de véhicule tout terrain pour parcourir les 70 km du tronçon Bandiagara-Ningary en pays dogon, l’une des zones touristiques par excellence.
Pour se rendre à Ténenkou ou à Youwarou à partir de Mopti, il faut à certaines périodes de l’année une semaine car le déplacement se fait par pirogue, alors que la distance ne dépasse pas 150 km.
Dans les zones sud, grandes productrices de fruits et légumes, la production pourrit tout simplement parce qu’elle n’a pas été transportée alors que le besoin est crucial dans certaines parties du pays.
Pour M. le ministre, le réseau routier, s’il a connu une certaine amélioration suite aux récentes mesures prises en faveur de son renouvellement, demeure encore pour une large part vétuste et hétérogène, et le chemin de fer est inadapté et souffre d’une insuffisance d’équipement ferroviaire.
Quant au fleuve Niger, la principale voie fluviale de notre pays il n’est pas navigable pendant tout l’année. Car le lit du fleuve est menacé par l’ensablement qui, dans les années à venir compromettra définitivement toute navigation si des mesures idoines ne sont pas prises.
Quant au transport aérien, il cherche toujours ses marques malgré la création de la Compagnie Aérienne du Mali, suite à la libéralisation du secteur arien, dira-t-il.
Ces difficultés se traduisent par une perte énorme de ressources et de temps pour notre économie et nos populations. conclura t-il.
Rappelons que la présente consultation sectorielle fait suite à la Table Ronde des Bailleurs de Fonds du Mali tenue à Genève les 30 et 31 mars 2004. Cette rencontre, on se souvient, était organisée avec le soutien du PNUD et avait pour objectif principal de relancer le dialogue entre le gouvernement et ses partenaires autour du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté et de favoriser la mobilisation des ressources au service de cette stratégie.
Alors, il est impérieux aujourd’hui de renforcer le dialogue entre les partenaires et le gouvernement eu égard au rôle transversal que les infrastructures de transport jouent dans la réalisation de la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Mariétou KONATÉ
23 juin 2006.