La Direction Administrative du Club Olympique de Bamako (COB) avec à sa tête M. Moussa Konaté, président du club, a animé une conférence de presse le samedi dernier dans la matinée, dans la salle de rencontre de l’Hôtel Kempinski. L’objectif de cette conférence, selon le président, était d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur le problème qui prévaut actuellement entre le club et le très puissant Djoliba AC relatif au transfert en professionnel du joueur Amadou Sidibé.
En effet, depuis un certain temps déjà, un contentieux sérieux oppose le club olympique de Bamako et les responsables du club Djoliba AC. Ce bras de fer qui oppose les deux clubs de notre championnat a été provoqué après la signature du contrat de professionnalisme entre le joueur Amadou Sidibé et le club Français AJ Auxerre.
Les arguments de Moussa Konaté
Selon le président du Club Olympique de Bamako, M. Moussa Konaté, c’est devant une chaîne française de sport qu’il a appris le transfert du joueur Amadou Sidibé. En tant que club formateur du joueur, le COB avait une indemnité à recevoir du transfert du joueur selon les textes de la FIFA et sans perdre de temps, les responsables du club ont approché leurs homologues français pour clarifier les situations et les conditions de transfert de leur “produit”.
Sans d’autres formes de procédures, les Auxerrois ont affirmé qu’il y avait un article parmi les clauses du contrat qui prenait en compte la régularisation des clubs qui ont formé le jeune prodige avant ce jour, et que le Djoliba AC avait accepté de rembourser ces clubs. D’un montant total de 115 000 000 F CFA, le Djoliba voulait payer 20 pour cent de cette somme au COB comme indemnité de formation au contrat de transfert de Amadou Sidibé.
Dans son intervention, M. Moussa Konaté, le président du COB a expliqué que cette offre est plus une insulte qu’une offre, car ils ont formé le joueur pendant une dizaine d’années alors qu’il n’a évolué au Djoliba qu’une seule saison footballistique. En se référant aux textes de la FIFA, l’indemnité de formation pour un joueur dans une zone de catégorie 4 équivaut à 2 000 dollars par saison et notre pays se trouve dans cette zone.
La supercherie
Une zone qui explique que notre football est encore amateur. Mais le club qui reçoit un joueur paie l’indemnité de formation selon son propre cas et sa catégorie. Auxerre est un club qui évolue dans la zone UEFA, en considérant la catégorie de l’AJ Auxerre et les indemnités qu’il reçoit des transferts des joueurs qu’il forme, alors les indemnités des dix ans que Amadou Sidibé a passés au COB reviendraient à plus de 300 000 000 F CFA de nos francs.
Ce qui triple la valeur exacte du montant auquel le Djoliba a vendu le jeune prodige (115 000 000 F CFA). C’est ce qui fait dire au président Moussa Konaté que le Djoliba a bazardé cette transaction. Après s’être déplacé en France pour rencontrer et échanger avec les responsables du club Français, ceux-ci ont demandé aux responsables du Djoliba de régler cela à l’amiable avec le COB comme mentionné dans le contrat, car là-dans le Djoliba AC s’engageait à régler tout cela à son niveau.
La proposition du président du cob
Pour trouver une solution à l’amiable, le président du COB a dit que son club prendra 80 pour cent et laissera tomber certains de ses droits pour arranger Hérémakono, mais, cette proposition n’a pas fait l’unanimité au sein des Rouges. En réponse, ils ont voulu donner 20 pour cent au COB et s’emparer du reste du butin de la vente de Amadou Sidibé.
Cette proposition est aujourd’hui perçue comme une insulte à l’égard du COB et le président Moussa Konaté et tout son staff sont décidés à mener jusqu’au bout ce contentieux qui oppose leur club au Djoliba AC et à AJ Auxerre. “Je sais que cela ne fait que commencer, car c’est le même scénario que le cas du transfert du joueur Alfousseyni Keïta qui a été vendu au Mans dans presque les mêmes conditions.
Dans son cas, le Djoliba a reçu plus de 200 000 000 F CFA et il avait été dit que le joueur était déjà professionnel alors que ce n’était pas le cas, pour ce qui concerne Amadou Sidibé, Auxerre l’a déjà utilisé. Ce n’est pas un entêtement, nous revendiquons juste notre droit comme disent les textes de l’instance supérieure et dirigeante du football”.
Depuis près d’une année, l’affaire Alfousseyni Keïta se trouve dans la commission de litige de la FIFA. Et le président du COB entend amener celle là aussi devant la FIFA si le Djoliba se cramponne sur sa position, voulant garder les 80 pour cent du montant de transfert de Amadou Sidibé.
Pourquoi les responsables signent n’importe quoi?
En somme de cette nouvelle affaire concernant les transferts des joueurs de notre championnat, nous nous demandons comment des responsables, avec toute leur faculté intellectuelle peuvent s’aventurer à signer n’importe quoi pour engager des conflits entre des clubs, voire des instances dirigeantes du football.
De toutes les façons, dans le football professionnel, il n’y a aucun sentiment de fraternité ou de parenté, seuls les textes, les clauses et les contrats régis, parlent en lieu et place des hommes.
L’avenir nous en dira davantage sur cette affaire qui défait la chronique depuis un certain temps déjà.
Moussa KONDO (Stagiaire)
20 Octobre 2008