Les Grands Moulins du Mali viennent de démontrer que la culture du blé est bien possible dans plusieurs localités du Mali. Après les deux phases tests dans la zone de l’Office du Niger, les résultats de la phase test de Koulikoro sont forts encourageants, selon les spécialistes. Les différentes institutions comme l’APCAM, la FAO, le PAM invitées par la direction des GMM le samedi 5 mai pour découvrir ce champ de blé, ont apprécié cette initiative.
L’introduction de la culture du blé au Mali demeure toujours l’une des grandes préoccupations de la société des Grands Moulins du Mali (GMM) quand on sait que le gouvernement accorde une importance capitale à cette céréale. Qui n’est pas une culture nouvelle au Mali puisqu’elle est déjà connue dans les régions du Nord, plus précisément dans les cercles de Diré et de Goundam.
Les Grands Moulins du Mali achètent à 100% le blé de Diré commercialisé par l’organisation paysanne Baabahuu Jigi, soit près de 2 000 tonnes par an. Et importent aussi chaque année plus de 100 000 tonnes de blé en Europe.
Soucieux de l’importance de cette culture au Mali, la direction des GMM s’est engagée depuis deux ans dans le développement du blé, avec l’appui de la Compagnie malienne pour le développement du blé (CMDB) qui a vu le jour sous l’impulsion du Conseil présidentiel pour l’investissement (CIP).
Ils étaient très nombreux le samedi 5 mai dernier à Koulikoro invités par les Grands Moulins du Mali. Ce n’était pas, cette fois-ci pour une simple visite du moulin, mais plutôt pour découvrir le champ expérimenté de blé.
Il s’agit des représentants de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), du Programme Alimentaire Mondial (PAM), de l’USAID, du Programme compétitivité et diversification agricole (PCDA), de l’Institut d’Economie Rurale (IER), la Coopération allemande à travers le DED et l’APEK etc.
Réalisé dans l’enceinte du moulin à Koulikoro, cet essai a donné un résultat satisfaisant puisque c’est la première fois qu’on cultive le blé dans cette région. L’opération a concerné une parcelle d’un hectare, semé en janvier dernier, soit un mois et demi de retard. Ce champ qui pousse normalement est aujourd’hui en phase de récolte.
Selon les spécialistes, cet essai peut donner plus de 7 tonnes de blé. Ce qui prouve que la culture du blé est bien possible au Mali, après les deux phases tests dans la zone de l’Office du Niger. « Personnellement, je suis très émerveillée de ce que nous venons de voir aujourd’hui (samedi). Nous avons mis le doigt sur le blé à Koulikoro. L’expérience de cette localité nous prouve que la culture du blé est bien possible dans d’autres zones. Je voudrais donc vous remercier de cette initiative salutaire. Je pense que le résultat enregistré est très encourageant. Vous savez que le logo de la FAO est une tige de blé. C’est pour vous dire que le blé est d’une importante capitale pour nous. Les Grands Moulins du Mali sous l’égide de Cyril Achcar sont une entreprise qui lutte contre la pauvreté » a déclaré la représentante du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Mme Mariam Nour, visiblement heureuse.
Le Directeur général des GMM, Cyril Achcar affirme que son ambition est de faire du Mali, un grand producteur de blé. Son entreprise a déjà investi sur fonds propres plus de cent millions de FCFA, rien que dans les différentes phases tests. « J’ai le plaisir de vous dire aujourd’hui que nous avons fait du chemin. Nous allons former des milliers de producteurs agricoles et nous comptons ravitailler la zone de l’UEMOA en blé. Avec la création de la CMDB, nous allons injecter plusieurs milliards de FCFA dans le secteur agricole » dira Cyril Achcar.
Selon Sidi Dagnoko de la Compagnie malienne pour le développement du blé, la culture du blé est un excellent facteur pour lutter contre la pauvreté pour un pays à vocation agro-pastorale. Cette culture de contre-saison est plus rentable que le riz et le maïs.
En 90 jours, les coûts des semences, des intrants et des herbicides étant déduits, cette production peut apporter à un paysan un revenu supplémentaire net de plus de 800 000 FCFA. Cela avec 5 tonnes par hectare.
Le coût d’achat étant de 140 FCFA le kilo. C’est donc une opportunité que les producteurs doivent saisir. Puisque les Grands Moulins du Mali sont prêts à acheter leur blé.
Alou B HAIDARA
08 mai 2007.