On y notait aussi la présence des représentants des institutions financières de la place, en particulier, les PDG de la Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA) qui a financé la première tranche de 600 millions de FCFA, la Banque Malienne de Développement (BDM-SA) qui s’est engagée à débloquer un demi milliard de FCFA pour le financement du projet et la Banque Régionale de Solidarité qui s’est engagée à fournier un financement de 300 millions de FCFA dédié aux jeunes détaillants.
C’est le 7 mai 2003 que le président Amadou Toumani Touré, en présence de son homologue du Niger, Mamadou Tandia, alors en visite officielle au Mali avait promis dans l’enceinte même de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, de trouver des solutions idoines pour accompagner le commerce de détail. Le 11 juillet 2005, le même ATT procédait au lancement officiel du Projet d’appui aux commerçants détaillants au Palais des congrès, l’actuel Centre International des Conférences.
Moins de sept mois après, ce qui apparaissait comme un rêve est devenu une réalité palpable. Les 18 chèques ont été remis des mains du président de la République à leurs bénéficiaires sous l’œil satisfait de Babaly Ba, le PDG de la BMS-SA, de Abdoulaye Daffé, PDG de la BDM-SA et de Alpha Nafo, Directeur Général de la BRS.
Les montants varient de 500 000 à 2 000 000 FCFA selon la capacité des bénéficiaires. Le premier à recevoir son chèque des mains d’ATT est Cheick Moulaye Simpara, commerçant de produits cosmétiques au Marché Rose de Bamako.
Les femmes ne sont pas demeurées en reste. Les bénéficiaires ont pour nom Tariba Diabaté, vendeuse de produits alimentaires, domiciliée à Kati Luckésy, sous la coupe de la Coordination des détaillants de Bamako Nafa Ton, Fatoumata Diarra, vendeuse de produits cosmétiques Tiésiri Ton de Ségou, Mariam Sanogo, vendeuse de fruits et légumes domiciliée au quartier Mancourani I de Sikasso, Kariya Fofana, vendeuse de produits artisanaux résidant à Kati Coco.
Outil privilégié de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, le Projet d’appui aux commerçants détaillants a pour objet l’appui à l’amélioration du cadre des affaires dans le domaine du commerce de détail.
En cela, il consiste notamment, comme l’a rappelé le ministre du Commerce, à aider les commerçants détaillants à s’organiser, en les incitant à se regrouper au niveau des Centres de gestion agréés (CGA) renforcer par le biais de la formation leurs capacités managériales, les informer sur les opportunités qui leur sont offertes, appuyer le financement de leurs activités et aider les localités qui en sont dépourvues à avoir des équipements marchands. Du 11 juillet 2005 au 12 février 2006, soit en 8 mois, 18 centres de gestion agréés nantis de tous les organes de gestion ont vu le jour.
Si l’encadrement technique, à travers la mise en place des Centres de gestion agréés, constitue le socle du développement du commerce de détail, la mobilisation des ressources financières se présente comme le mobile incontournable à l’adhésion des membres aux Centres de gestion agréés.
» Voilà pourquoi, la recherche de financement adapté, à des conditions souples et concessionnelles a été et demeure une de nos principales préoccupations. C’est ainsi qu’avec la Banque Malienne de Solidarité nous avons signé le tout premier Protocole d’Accord par lequel elle s’engage à financer les projets des commerçants détaillants à hauteur de 600 millions de FCFA adossés sur une garantie équivalente composée de 400 millions de mon département et 200 millions du ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle à travers le Fonds Auto Renouvelable pour l’Emploi (FARE).
Nous venons, Mesdames et Messieurs en début de la présente cérémonie d’en signer avec la Banque régionale de solidarité Mali (BRS) ainsi qu’avec la Banque de Développement du Mali » a confié le ministre Choguel Maïga dans son intervention.
Le ministre en charge du Commerce n’a manqué d’exhorter les bénéficiaires à faire preuve de rigueur dans la gestion et se faire un point d’honneur à rembourser les prêts contractés afin que d’autres commerçants qui attendent puissent bénéficier du financement.
Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali a abondé dans le même sens en soulignant que ce premier lot de 150 bénéficiaires doit servir d’exemple en matière de professionnalisme et de clients crédibles pour que l’ensemble des adhérents du Projet puisse bénéficier dans un système de revolving.
Pour Hama Aba Cissé, le Projet d’appui aux commerçants détaillants du Mali, à travers les Centres de gestion agréés, offrira d’énormes potentialités pour élargir l’assiette fiscale, renforcera les circuits de distribution, optimisera les recettes des collectivités décentralisées et permettra de résoudre, en bonne partie, le chômage et l’exclusion sociale.
» Nous ne pouvions boucler cette opération sans y associer l’APEJ qui vient de renforcer la capacité de garantie du FARE à hauteur de 150 millions de FCFA permettant ainsi au maximum de jeunes de bénéficier de ce prêt. Cette intervention de l’APEJ rehausse le niveau de financement de cette première étape au titre de notre département de 600 à 900 millions de FCFA.
Le partenariat entre tous les acteurs pour la création d’emplois massifs et sécurisés doit se tisser chaque jour davantage en mobilisant tous les instruments de notre économie » a, pour sa part, souligné le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mme Ba Awa Kéïta.
Même point de vue pour la BMS, la première banque à se jeter à l’eau aux côtés des commerçants détaillants, en finançant la première tranche du projet à hauteur de 600 millions de nos francs. Pour Babaly Ba, la promotion de la couche socio-économique des commerçants détaillants contribuera, sans nul doute, à la promotion de l’auto emploi et, partant, à une réduction durable du chômage qui frappe les jeunes et les femmes dans les milieux urbains et ruraux. Dès lors, ce projet, à en croire toujours le patron de la BMS, le passage d’une économie souterraine à une économie formelle, avec à la clé, des avantages fiscaux pour l’Etat.
La BDM-SA, pour jouer pleinement son rôle de banque citoyenne, a décidé d’apporter son soutien financier à cette opération de financement des commerçants détaillants du Mali pour un montant de 500 millions conformément aux clauses d’un mode opératoire à convenir. » Il s’agit pour nous de réaffirmer à l’attention de tous nos frères, de toutes nos sœurs que la BDMSA n’est pas seulement la banque des grosses entreprises. Elle est la banque des particuliers, elle est la banque des PME-PMI, des artisans, la banque de tous les Maliens, de toutes les Maliennes » de relever le PDG de la BDM-SA, Abdoulaye Daffé.
» Soutenir les commerçants détaillants, c’est mettre à l’abri de l’oisiveté des milliers de jeunes en quête de financement, soutenir les commerçants détaillants, c’est enfin, éviter à notre économie une perte inestimable et irrattrapable » de déclarer, de son côté, Alpha Nafo de la BRS-Mali
Quant au porte-parole des commerçants détaillants des régions, El Hadj Sékou Diarra, il n’avait pas de mots assez forts pour exprimer, au nom de ses pairs, sa reconnaissance envers le chef de l’Etat, l’initiateur du Projet. Pour son mot de clôture, le président la République n’a pas manqué d’inviter les bénéficiaires -après avoir remis à chacun son chèque- à faire un usage judicieux des prêts et, d’une manière générale, les opérateurs économiques maliens à prendre des risques. Avant de chercher, en bon père de famille, à faire partager son optimisme sur le devenir socioéconomique du Mali, un pays aux mille et une potentialités.
27 février 2006.