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Depuis la fin du second tour des législatives du 22 juillet, la presse a fait cas de quatre candidatures au sein de la majorité présidentielle, regroupée au sein de l’ADP. Il s’agit de Dioncounda Traoré de l’ADEMA, Me Mountaga Tall du CNID, Younoussi Touré de l’URD et Me Kassoum Tapo du RND. Au finish, ce sont les deux premières qui sont considérées comme sérieuses. Le président de l’ADEMA est parvenu à faire rallier Younoussi Touré à sa cause, tandis que Me Tall, lui, a le soutien des Indépendants et des autres partis membres de l’ADP, y compris semble t-il, certains élus de l’ADEMA et de l’URD. Le jeu est donc serré et on se demande qui de Dioncounda Traoré et de Me Mountaga Tall succèdera à IBK qui n’est guère intéressé par le Perchoir.

La guerre pour le Perchoir aura bel et bien lieu au sein de la mouvance présidentielle, dénommée l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP). Après l’officialisation de la candidature du président de l’ADEMA, Dioncounda Traoré, à travers la signature d’un protocole d’accord avec son frère ennemi, Younoussi Touré de l’URD, intervenue le lundi 27 août et non jeudi dernier comme nous l’avions annoncé dans notre précédente parution, c’est autour de Me Tall de confirmer de son côté, qu’il est bien candidat à la présidence de l’Assemblée nationale.

« Avec sept députés enlevés par mon parti à l’issue des dernières législatives, j’ai osé annoncer ma candidature à la présidence de l’Assemblée nationale. Je l’ai fait parce que je suis membre de la mouvance présidentielle qui a gagné à la fois l’élection du président de la République et celle des députés.
Au sein de cette mouvance, personne n’a le nombre de députés requis, c’est-à-dire la majorité absolue pour prétendre au Perchoir. Cela étant, on devrait se réunir, se consulter et échanger entre nous afin d’adopter une position commune en dégageant des critères pour désigner celui ou celle à même de diriger, au nom de l’ADP et de celui du peuple malien, l’Assemblée nationale. Cela n’ayant pas été fait, nous ne pouvons donc pas nous soumettre au diktat d’un ou de deux partis politiques
» a déclaré Me Mountaga Tall. Avant de relever qu’il ne comprend pas l’empressement avec lequel, l’ADEMA et l’URD « veulent imposer une majorité dans une majorité. Et à quelle fin ».

Le leader du CNID estime qu’avec sept députés, il peut, bel et bien, être président de l’Assemblée nationale comme c’est le cas dans plusieurs pays d’Afrique notamment en Mauritanie, au Congo et au Tchad où le Perchoir n’est pas revenu au parti qui a une majorité relative. Pour Me Tall, tout est possible dans le cadre d’une concertation bien menée.

Cependant, il déplore la manière cavalière avec laquelle ses alliés du parti de l’abeille et celui de l’union ont concocté en leur seule faveur un document à l’insu des autres membres de la majorité présidentielle avant de demander à ces derniers d’entériner le fait accompli.. « C’est même une insulte », a laissé entendre le président du parti du soleil levant.

En tout cas, le premier vice-président sortant de l’Assemblée nationale est sûr d’une chose : il briguera la présidence de l’Assemblée nationale.

A la question de savoir s’il n’irait pas à Canossa ? Sa réponse est non.

« Nous sommes dans un système démocratique. J’ai le droit d’être candidat. J’ai déjà échangé avec beaucoup d’élus qui m’ont manifesté leur sympathie et leur soutien. J’ai une expérience parlementaire que je voudrais très modestement mettre à la disposition de mon pays. Je crois beaucoup plus en une victoire qu’en une défaite. Mais quand on va à une élection, il faut s’attendre au succès comme à l’échec . Je continue de travailler et j’espère que le 3 septembre prochain, je serai élu président de l’Assemblée nationale du Mali. Le cas contraire, ce n’est pas la fin du monde. Je ne serai le premier vice-président de personne. Quoi qu’il en soit, j’accomplirai pleinement mon devoir et j’accompagnerai, conformément à mes engagements, les actions du président ATT », a-t-il soutenu.

Chahana TAKIOU

29 août 2007.