Le président de la CCIM, Jeamille Bittar qui vient récemment de séjourner dans certaines capitales régionales, continue d’être à l’écoute des organisations du monde des affaires. Dans le District de de Bamako, il vient d’initier une série de rencontres dans ce sens. Celle qu’il a eue ce vendredi 16 juin, dans la salle des conférences de la CCIM avec les quatre associations de boulangers, au lieu d’être un cadre d’échanges sur les préoccupations du secteur, a été une tribune de conciliation entre ces organisations dont les rivalités obèrent les actions de développement.
Le secteur de la production du pain, à l’image de beaucoup d’autres, traverse une véritable crise qui a entraîné la création de plusieurs associations lesquelles ont pratiquement les mêmes objectifs. Une situation qui n’arrange en rien la résolution des multiples difficultés qui minent la production du pain dans notre pays.
Ces difficultés et préoccupations devraient être au centre de la rencontre d’échanges initiée par le président de la CCIM pour le développement du secteur. Cependant, Jeamille Bittar et les autres membres du bureau de la CCIM présents ont préféré centrer la rencontre autour de la problématique des divisions de plus en plus récurrentes dans les différents compartiments du secteur privé. Toute chose qui se justifie par le fait que l’organisation majeure du monde des affaires a décidé de ne plus cautionner la division entre ces différentes corporations. Car si l’adhésion à la Chambre est individuelle, c’est dans l’unité que cette structure peut mieux jouer son rôle d’interface entre l’Etat et le secteur privé.
En effet, on y dénombre quatre associations rivales pour les boulangers. Le Syndicat patronal des boulangers du Mali, le Syndicat national des boulangers et l’Alliance des boulangers sont venus s’ajouter à une première association dirigée, en son temps, par feu Dossolo Traoré.
Devant ces responsables, les membres de la CCIM ont tenu un langage de vérité-réconciliation pour l’intérêt de la profession.
« Quatre structures qui parlent au nom de la même profession posent un vrai problème. La sagesse voudrait que l’on travaille ensemble pour bâtir des choses plus sérieuses. Dans le cas contraire, cette situation de confusion n’arrange que les interlocuteurs qui auront beau jeu de ne pas prendre au sérieux nos doléances » fera remarquer le président Jeamille Bittar. C’est fort de ce constat qu’il a appelé les uns et les autres à la retenue.
Vers un programme pluri-annuel pour la CCIM
« Notre souci est de revoir tous les boulangers unis dans une seule famille, parlant le même langage pour que les démarches que nous allons entreprendre soient sincères. Nous savons que chacun, en créant un syndicat, veut faire avancer les choses. Malheureusement, tel ne pourra être le cas car c’est dans l’union que nous serons forts. On ne veut plus nous laisser aller à l’aventure. Que chacun comprenne que ce ne sont pas des groupuscules qui vont faire aboutir nos soucis auprès du gouvernement » a-t-il lancé à ses interlocuteurs.
Dans la même optique, Cheichna Traoré dit Kolo et Hama Aba Cissé, vice-président de la CCIM, ont appelé les différents responsables d’associations à sceller la paix des braves en faisant table rase du passé.
C’est à ce seul prix, que les boulangers pourront faire face aux préoccupations qui entravent la bonne marche du secteur aujoud’hui confronté à un problème de fixation et d’harmonisaton des prix. Et donneront l’occasion à la CCIM de mieux prendre en compte les défis du secteur dans le programme pluriannuel en cours d’élaboration pour le développement du secteur privé. Ce programme expliquera le président de la CCIM vise à faire passer d’une gestion de sapeur-pompier à une gestion planifiée.
« On ne peut pas construire une économie puissante en jouant au sapeur-pompier. Les temps ont évolué. Nous ne devons plus nous contenter d’attendre que les problèmes se posent pour courrir à gauche et à droite pour les resoudre. Nous devons savoir ce que nous allons faire dans 5 ou 10 ans. Notre souci aujourd’hui est de créer beaucoup d’entreprises pour donner du travail au maximum de jeunes et apporter de la valeur ajoutée à nos produits« . a martélé le président de la CCIM. Il a ausi invité les acteurs à se faire confiance et à donner la chance à ceux qui seront élus dans le bureau de travailler tout au long de leur mandat à la fin duquel ils seront évalués.
En tout cas, au terme de la rencontre, Habib Coulibaly et Mohamed Lamine Haïdara, respectivement président du Syndicat patronal des boulangers et du Syndicat national des boulangers du Mali se sont engagés à enterrer la hache de guerre et à œuvrer pour le retour à l’unité syndicale.
La rencontre a décidé de la création d’une commission de conciliation composée des représentants des différentes organisations qui seront épaulés par les « personnes sages » de la CCIM.
Youssouf CAMARA
19 juin 2006