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Le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, a rencontré le samedi 15 avril, au Centre international des conférences de Bamako, les acteurs du monde rural. Plusieurs membres du gouvernement, les représentants des organisations internationales, les gouverneurs des huit régions, les représentants des organisations professionnelles agricoles, les responsables des systèmes bancaires, les coordinateurs de programmes et projets de développement ont pris part à cette importante rencontre. Celle-ci avait pour objet principal de faire le point sur les enseignements à tirer des visites de terrain que le chef du gouvernement avait effectuées au courant des mois d’octobre 2005 et janvier 2006 dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2005-2006.

Ce déplacement du locataire de la primature l’avait conduit dans toutes les régions administratives du pays. L’occasion fut bonne pour Ousmane Issoufi Maïga de rappeler que ces visites ont été prescrites par le président de la République qui ambitionne de faire du secteur rural le moteur de la croissance économique, conformément à sa lettre de cadrage traduite dans le programme d’action gouvernementale.

Cet document d’orientation accorde une place de choix au monde rural par la recherche de la sécurité alimentaire, à travers notamment le développement des aménagements hydro-agricoles et le développement des filières agro-sylvo-pastorales, la réforme de la filière cotonnière et l’avènement d’une agriculture commerciale basée sur le lancement de l’agro-alimentaire. On se rappelle que ces visites de terrains ont été un cadre idéal de dialogue avec les producteurs et ont été l’occasion d’examiner avec tous les acteurs les mesures nécessaires pour mieux gérer la bonne production céréalière et préparer convenablement la nouvelle campagne agricole 2006-2007.

A en croire Pinochet, ces visites lui ont permis de connaître davantage le pays profond, de mieux comprendre les réalités du monde rural ainsi que les problèmes auxquels celui-ci est quotidiennement confronté.
Par ailleurs, elles furent l’occasion pour le chef du gouvernement de constater des progrès significatifs dans la mise en œuvre des actions concourant à la réalisation de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Il s’agit notamment de la réalisation d’aménagement hydro-agricoles, des pistes rurales, des marchés à bétail et à volaille, des banques de céréales, du renforcement des capacités des producteurs, des acquis importants de la recherche agricole et des efforts de la vulgarisation agricole. Cependant, tout n’est pas rose au niveau du secteur rural. Celui-ci reste confronté à certaines difficultés telles les coûts élevés et les difficultés d’accès aux engrais, aux semences de qualité, au crédit et aux équipements agricoles. Il s’agit aussi de la problématique du paiement des redevances, taxes et impôts ; de la pratique des feux de brousse, des problèmes d’ordresécuritaire et de la valorisation insuffisantes des acquis de la recherche agricole.

Aux dires du ministre de l’Agriculture, Seydou Traoré, ces préoccupations seront prises en compte dans le plan de campagne 2006-2007 en cours d’élaboration. Ce plan est axé sur trois scénarii : tendanciel, volontariste et pessimiste. Le scénario tendanciel, le plus susceptible de se produire, projette, une production agricole excédentaire de 3 519 746 tonnes de céréales. Le scénario pessimiste, comme celui qu’a vécu le pays lors de la campagne 2004-2005 sur fond de mauvaise pluviométrie et invasion acridienne, pourrait entraîner une diminution de 34% par rapport à la prévision du scénario tendanciel.

Au cours de cette rencontre, le Premier ministre a écouté les différents acteurs avant de donner des instructions pour veiller sur la bonne gestion de la production céréalière de cette campagne et la prise de mesures adéquates pour la prochaine.

Youssouf CAMARA

18 avril 2006