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La mise en place d’institutions fortes et crédibles ; la restauration de la sécurité des personnes et des biens, la mise en place d’une politique active de réconciliation nationale, la reconstruction de l’école malienne, la construction d’une économie émergente et enfin, la mise en œuvre d’une politique active de développement social. Tels sont les six axes majeurs du programme d’actions du gouvernement (PAG) présenté à la presse, dans l’après-midi du jeudi 5 décembre, à la primature. Le PAG qui sera piloté par l’équipe de Oumar Tatam Ly est élaboré sur la base des hautes orientations de la vision du président IBK.

ans un contexte de sortie de crise, le président de la République a fait part de son ambition de rassembler tous les maliens autour d’un projet de reconstruction de l’Etat afin qu’ils deviennent, à nouveau, les maître de leur destin et de leur développement. En droite ligne de cette volonté, le gouvernement s’est doté du présent programme. Selon le premier ministre, l’action publique sera fondée sur certains principes directeurs fondamentaux. Il s’agit de l’éthique, de la responsabilité, l’exigence de qualité et d’accessibilité, la participation active de tous les citoyens, la promotion de l’égalité des chances et l’aménagement de l’ensemble du territoire. Chacun des six axes sera décliné en mesures qui doivent être mises en œuvre par le gouvernement.

Mise en place d’institutions fortes et crédibles

Les objectifs visés par ce premier axe du PAG sont la lutte contre la corruption et l’impunité, la refondation des administrations publiques, la réhabilitation de l’institution judiciaire, l’approfondissement de la décentralisation et des institutions de la démocratie participative, la réforme du processus électoral. Pour faire face à la dégradation des ressources humaines dans les secteurs comme l’éducation, la santé, la police, le trésor etc, il est envisagé des mesures comme la promotion des modes de recrutement, la formation, l’amélioration de la gestion des carrières et l’orientation vers les résultats.

S’agissant de la justice, il est prévu sa réhabilitation en restaurant la confiance des Maliens en leur système judiciaire. Cela à travers une justice transparente et équitable.

Restauration de la sécurité des personnes et des biens

Ce volet doit passer par le développement des capacités humaines et opérationnelles des forces armées et de sécurité. Il est envisagé la mise en œuvre d’une loi de programmation militaire quinquennale pour combler les déficits en termes de ressources humaines, d’équipements, de projection et de renseignement.

Politique active de réconciliation nationale

Cette politique vise à reconstruire les fondations de la réconciliation nationale et à apporter une solution définitive aux problèmes récurrents du nord. A ce niveau, outre la commission vérité, justice et réconciliation, le gouvernement projette la mise en œuvre d’un programme de développement accéléré du nord doté d’un fonds de cohésion et de solidarité. Aussi, il est prévu le renforcement de la cohésion sociale, le lancement des négociations avec les acteurs de la rébellion, le redéploiement du personnel judiciaire, la création de nouvelles régions administratives et l’érection des régions du nord en zone spéciale de développement économique.

Reconstruction de l’école

Pour sortir l’école de l’ornière, le PAG prévoit des actions majeur tous les niveaux d’enseignement et de la formation professionnelle. Cela à travers la construction et l’équipement des salles de classe, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, de la gouvernance scolaire, la création de pôles universitaires régionaux, l’identification biométrique des enseignants, la transparence dans les mouvements du personnel enseignant.

Construction d’une économie émergente

Dans le cadre du programme économique, le gouvernement s’est fixé à l’horizon 2018 de porter le taux annuel de croissance à deux chiffres et de créer 200 000 nouveaux emplois. Pour atteindre ces résultats, le PAG reposera sur des actions prioritaires comme le maintien de la stabilité macroéconomique, le développement des infrastructures, la disponibilité de l’énergie à moindre coût, l’utilisation des TIC. Il s’agira aussi de faire du Mali une puissance agricole exportatrice à l’horizon 2028, développer et diversifier le secteur minier, améliorer la qualité de l’environnement.

Politique active de développement social

Selon l’indice de développement humain durable, le Mali se classait au 182ème rang sur 187 en 2012. Ainsi, 78, 7% de la population vit sous le seuil international de la pauvreté avec moins de 2 dollars par jour. Pour inverser cette tendance, le PAG ambitionne le développement du système de santé, l’accès à l’eau potable, l’accroissement de la contribution des femmes au développement économique et social, la promotion de l’emploi des jeunes et leur insertion sociale et professionnelle.


Youssouf CAMARA

L’Indépendant du 9 Décembre 2013