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Yerewolo ton sur lequel pèse de forts soupçons dans l’agression du président de la transition n’en démord pas. Mais hier, face à des agents de sécurité déterminés, il a mordu la poussière sur la route de Koulouba. Les jours s’assemblent mais ne se ressemblent pas.

Alors que la menace d’un procès pèse sur leurs épaules, les membres de l’Association Yerewolo ton, pro putsch, et d’autres énergumènes ont tenté de marcher le 6 août 2012 sur le palais de Koulouba. Ils étaient partis de l’Assemblée pour rappeler au président de la transition, Pr. Dioncounda Traoré, sa promesse de se retirer avant son départ pour des soins en France. Et éventuellement le déloger ou en tout cas l’agresser.

En milieu de matinée, aux environs de l’échangeur de l’ex-Ecole nationale d’administration (ENA), et du Musée national, les marcheurs ont brusquement vu trente-six chandelles. Après avoir été sommés par les forces de sécurité (police, gendarmerie et garde nationale) de dégager et refusant d’obtempérer, ils ont été chargés par les agents déployés et dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

Les manifestants se sont enfuis dans les maisons et ruelles des quartiers de Dar Salam et de Médine. Pourchassés par les éléments des forces du maintien de l’ordre, certains manifestants ont été sérieusement molestés. Un homme, aux allures de disciple coranique a été battu et blessé à la tête à la suite d’une discussion tendue avec des policiers. Beaucoup de ses semblables ont eu droit à de coups de matraque, de poing et de pieds…Il y a eu des interpellations.

Faux braves

« La transition sans Dioncounda, le Mali est sauvé », « Dioncounda, président de la Cédéao, non malien », « Allah Akbar ! », etc. étaient quelques-uns des slogans sur des pancartes et banderoles.

Selon des témoins, cette marche ne visait ni plus ni moins qu’à mettre fin à « l’usurpation du pouvoir par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au profit de Dioncounda Traoré ». « Nous pensions qu’après ce qui est arrivé, il allait jeter l’éponge, surtout qu’il l’avait promis avant son départ pour des soins en France », a dit un frondeur. Et d’asséner : « Depuis son retour, la pluie s’est arrêtée. Ses frais médicaux coûtaient plus d’un million de F CFA par jour ».

En s’imposant énergiquement aux manifestants, les forces de sécurité voulaient dire que, pour elles, la récréation est bel et bien terminée. Ce faisant, elles se réconcilient avec une importante frange de la population pour laquelle, l’intérêt du pays commande que chacun fasse preuve d’abnégation et de renoncement au profit de l’unité et de l’intégrité nationales.

Si la justice, à travers le procès de l’agression de Pr. Dioncounda Traoré, qui ouvre en principe ce matin, faisait preuve de la même rigueur à l’encontre des contrevenants, nul doute que le pays serait sauvé parce que guéri du cancer de l’impunité.

Il faut que le pouvoir retourne résolument à la maison.

A. M. Thiam

08 Août 2012