La présente note se veut un résumé très sommaire de notre tâche, afin de faire connaître une infime partie de l’immense savoir-faire de notre pays. Dans le cadre de ce condensé, nous vous parlerons pèle-mêle de notre vision sur le grand pays de mes chers cousins, les Dogons dont je loue le savoir au passage.
Encore un cri de cœur
Encore une fois, sachons qu’une saine et scientifique valorisation et restauration de notre patrimoine culturel si riche et diversifié, ne tient qu’à nous tous, autorités et professionnels de tous les horizons.
Trajet de la mission
La mission est partie de Bamako pour Bandiagara, le cœur du pays dogon, en passant par Sévaré – la façade riveraine de Mopti la Venise malienne. Il faut avouer que cela n’a pas été facile et rapide de rallier les différents points retenus sur des pistes rocailleuses ou pleines de sable notamment : Pelu sur le plateau, Nombori dans la falaise et Sadia dans la plaine.
Le pays dogon
Généralités
Le Mali est reconnu comme un immense territoire de culture au cœur de l’Afrique. Si cela est vrai, sans aucun risque de nous tromper, nous pourrons affirmer que le pays Dogon est un vaste ensemble culturel, de savoir et de savoir-faire, jusque là pas suffisamment exploré.
Le pays des » dogono «
Ce pays, ‘celui des dogon’, compris entre 14 à 15° de latitude Nord et de 1°30 à 4° de longitude ouest, appartient au domaine de la bande sahélienne de l’Afrique. Le pays dogon s’étend sur trois types de région : celles du plateau, de la falaise et de la plaine.
La présente note portera sur les agglomérations urbaines caractéristiques de chacune de ses trois régions. Il s’agit des villages de :
– Pélou sur le plateau, zone accidentée et difficile d’accès;
– Nombori dans la falaise, paroi abrupte coupée de faille; et
– Sadia dans la plaine, site qui s’étend au-delà du cordon dunaire.
Climat, relief et site
Le relief du pays dogon est très accidenté, sauf dans la plaine comme à Sadia. Le climat est sec, et de type tropical. Les précipitations sont annuelles, plus ou moins régulières et relativement abondantes. La température maximale est de 40°C au mois d’avril, et celle minimale, de 17°C au mois de décembre.
La multiplicité des agglomérations
Dans le pays dogon plusieurs facteurs naturels incitent à la multiplication des agglomérations pour des raisons plus ou moins objectives. Les intempéries et les contraintes du site aidant, nous citerons entre autres raisons:
– la nécessité de se protéger contre d’éventuels envahisseurs (sites difficiles d’accès);
– l’organisation des lieux et espaces publics, Guin’na & Toguna sont stratégiquement bien situés;
– le respect et la protection et de la préservation de la terre cultivable; et
– la question du rapprochement du site des points d’eau existants.
L’histoire
Que dit-elle ?
Il est loin d’être un secret, que les dogon ne sont pas originaires de la terre qu’ils habitent. Ils auraient fui leur région d’origine pour échapper à l’esclavage et à la traite des noirs. Ce pays serait le Mandé, dans la région ouest du Mali selon une théorie vraisemblable. Cette date se situerait vers le début du XVème siècle.
Les Tellem
A 1’époque la forêt serait au pied de la falaise. Sur les lieux ils retrouveront les Tellem ou Pygmées dont les activités de subsistance étaient la chasse et la cueillette. Ceux-ci habitaient dans des constructions en petites briques en forme de petits pains empilés en quinconce. Des vestiges sont encore visibles dans la falaise, par exemple à Nombori.
La cohabitation
Elle dura quelque temps, avant que les dogon ne les rejettent. Cependant même les dogon estiment et sont d’accord que les tellem sont toujours propriétaires des lieux.
L’installation des Dogons
Les Dogons prirent d’abord possession de la falaise, puis du plateau afin de se protéger contre des envahisseurs. Ils s’établirent progressivement dans la plaine après que la colonisation française eût pacifié les Peuhl et Toucouleur. En côtoyant d’autres peuplades la culture dogon connaîtra et subira d’énormes influences socio-religieuses.
Les tribus dogon se sont installés dans la région des steppes s’étendant au sud – ouest du méandre du fleuve Niger. Elles sont reparties dans près de 700 villages établis le long de la falaise de Bandiagara sur une longueur de presque 195 km.
(à suivre)
N.B: Mes remerciements
Au passage je tiens à remercier MM. Cissé Lassana & Dembélé Mamadi, respectivement chef de la mission culturelle de Bandiagara et Responsable à la direction des sciences humaines, pour leur sollicitude et marque de confiance.