Partager

Depuis un moment l’association  »Ginna Dogon » fait beaucoup parler d’elle. Qu’elle sache que le petit pêcheur que je suis les attend au bord du fleuve, pardon au tournant pour faire savoir au monde entier, que mes esclaves les Dogons peuvent édifier les Américains et les Russes sur l’existence de l’eau sur la planète mars, et même plusieurs autre découvertes encore. Il faut savoir simplement chercher…

Il n’est un secret pour personne, que l’UNESCO, a classé la falaise de Bandiagara patrimoine mondial de l’humanité depuis plusieurs années. Un des éléments ayant contribué sans conteste à l’inscription de ce site naturel et culturel au sein du patrimoine mondial, reste son architecture.

Qui sont-ils ?

Parmi les ethnies au Mali, les Dogons occupent une place particulière : ils sont une des rares, sinon les seules à résider exclusivement au Mali, à occuper et peupler toute une contrée ou région, dont la nature n’est pas du tout un cadeau du ciel.

A notre avis, il n’existe pas une architecture dogon en tant que telle, mais plutôt des styles propres aux différentes aires d’habitation de l’univers dogon. Suivant les régions, les architectures s’adaptent aux réalités spatiales avec un fort respect de la logique culturelle fortement ancrée dans les traditions.
Il faut y passer, y vivre et les côtoyer pour s’en rendre compte et s’en convaincre.

Constat

Un examen et un constat de près nous montrent que cette architecture :
– regorge de styles et de méthodes de constructions différentes selon les aires culturelles,
– est une source non maîtrisée et révélée de pratiques et de représentations de l’espace habité,
– est source de techniques d’aménagement,
– et est un des éléments d’attraction touristique du pays dogon dans la structuration urbaine des villages.

Que faire ?

Cette architecture, plusieurs fois millénaire, se doit d’être inventoriée, protégée, sauvegardée et enseignée dans les structures de formation. Cette mission est avant tout, une tâche à la fois administrative, communautaire et associative, nécessite la prise et la mise en place d’actes institutionnels et sociaux importants, mais pas en dehors de nos moyens.
Un simple élément essentiel et fondamental est que, face à la dynamique actuelle des mutations sociales et économiques irréversibles que nous vivons, il est évident que la communauté scientifique manifestera et apportera son soutien et son concours technique et financier dans toute entreprise ou action des communautés locales, avec pour objectif principal, une amélioration des conditions de vie des populations et une préservation de leur environnement social, culturel et naturel.

De la coopération au développement …

La visite historique non lointaine du président français Jacques Chirac et les multiples investissements et efforts consentis par la coopération exemplaire et soutenue de la république d’Allemagne dans la localité, sont éloquents pour justifier et témoigner de l’intérêt que l’ensemble de la falaise de Bandiagara, est un sanctuaire vivant.

Un appui aux programmes de restauration d’édifices importants, une restructuration urbaine et une élaboration d’un plan de gestion touristique conséquent dans plusieurs localités importantes, apporteront :
– une contribution de taille à l’équilibre indispensable de cet environnement naturel et culturel et de son écosystème,
– un coup de fouet important aux activités de développement (tourisme, éducation, ethnologie) en croissance dans la falaise et le plateau dogon.

Ceci serait de toute évidence une solution à la résolution des énormes difficultés économiques de la région, car il se produira :
– une nette amélioration du niveau de vie des nouvelles localités décentralisées,
– un relèvement des activités et des retombées du tourisme, et
– un appui à la protection durable des sites et monuments, objets des curiosités de nombreux touristes.

Quel coup de fouet !

Mes chers frères, les Dogons, continuez à retrousser les manches comme vos aïeuls et vous accorderez la raison à la Fontaine dans sa fable :  » Le laboureur et ses enfants « . Quant à nous les pêcheurs, depuis que ATT a fait le lancement officiel de l’ouverture de la pêche, nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer le panier de la ménagère, afin de faire du Malien un homme fort et bien nourri, car vous savez qu’économiquement parlant aujourd’hui la conjoncture est DURE.

19/01/2004

Cheich Abd El Kader Fofana, architecte
-Abdelkader@afribone.net.ml