Bordant la route de Koulouba sur près de 300 mètres, le jadis parc à antilopes s’offre comme une savane humide de 2 hectares, le ruisseau Balassogo, qui s’y écoule entretient en partie une prairie d’herbe tendre; tandis que les parties les plus élevées sont soit découvertes, soit boisées.
Les animaux doivent en principe y trouver toutes les conditions propices à leur développement et certaines espèces même s’y sont reproduites. Il paraîtrait, qu’on a mélangé aux antilopes, différentes espèces de grands oiseaux qui se sont tellement bien adaptés à ce nouveau milieu, qu’écourter leurs ailes afin qu’ils y restent, n’a point été nécessaire.
Chronologiquement, le second parc ouvert fut le plateau des lions. Situé au pied d’un abrupt rocheux qui recouvre une grotte profonde, il offrait un abri de premier choix, mais insuffisant pour assurer le logement permanent des grands fauves. Il a été donc nécessaire de construire un bâtiment renfermant des cages au rez-de-chaussée, ainsi que des magasins à l’étage. Un fossé de 6 mètres de large sur 6 mètres de profondeur, délimite le plateau sur trois côtés. Les lions peuvent ainsi s’y ébattre en toute liberté et en toute sécurité pour le public.
Successivement ont été ouverts, un parc de 1 hectare pour phacochères, un de ½ hectare pour autruches. D’autres espaces étaient destinés, soit aux grands animaux, tels que girafes et élans, soit aux petits carnassiers. Aussi, la construction des barrages de retenue d’eau a permis la délimitation de divers bassins, dont l’un destiné aux crocodiles et l’autre à un hippopotame.
Le travail n’était pas pour autant achevé : à côté des parcs, des cellules d’isolement ont dû être construites pour mettre à part les animaux malades ou pour protéger les femelles venant de mettre bas, des couloirs de reprise seront nécessaires, pour se rendre maître de ces animaux effarouchants. L’établissement des voies d’accès, comme celle qui permet de gagner, depuis la grande route, le plateau des lions et les nombreux chemins, avec tous leurs escaliers dans les parties accidentées.
Plus encore que le jardin, le zoo a attiré à une certaine époque une foule abondante, en particulier le samedi après-midi et les dimanches. L’intérêt témoigné par tous, quelque soit l’âge ou l’origine, est aussi grand à coup sûr, que dans les zoos européens. Qui pouvait se vanter d’avoir rencontré dans la brousse africaine, un échantillonnage aussi important de la faune sauvage que celui présenté ici ?
Mais, il convient de mettre l’accent sur la valeur scientifique d’un tel instrument. Ecartant les inconvénients de la réserve naturelle trop vaste, pour que les animaux soient suivis pas à pas dans leur vie, ou ceux de la ménagerie, où toute liberté d’action leur est enlevée, les parcs, comme ils sont conçus par l’IFAN, permettent une foule d’observations comme nulle part ailleurs, car les conditions du milieu naturel sont à peu près entièrement sauvegardées.
On citera comme genre d’études typiquement réalisables, celles ayant trait à la psychologie animale (comportement des animaux à l’intérieur d’une même espèce ou entre espèces, sensibilité, émotivité, à la physiologie (choix des aliments, réactions à la maladie, croissance, gestation), à l’anatomie et à la biologie (prélèvement d’organes sur les animaux ayant péri).
La parasitologie possède sa fiche de contrôle, où sont portés tous les événements importants de la vie de chaque animal ou espèce.
Enfin, le zoo a été aussi un lieu de transit pour les animaux capturés au Mali ou dans les territoires voisins, et destinés à grossir les effectifs des parcs européens. Des accords existeraient en ce sens avec le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et des convois auraient été réalisés à plusieurs reprises.
A l’intention des participants à la semaine nationale consacrée à l’environnement, voici quelques réflexions et interrogations à méditer avec les autorités responsables :
N’est-il pas temps de baptiser le parc (il s’agit des ensembles parcs biologique, botanique et zoologique), à cette heure de réalisation des monuments commémoratifs ?
Si oui, quel autre nom sied-t-‘il mieux, que celui de feu Théodore Monod ? Ne faut-il pas prendre des initiatives et des décisions en ce sens.
N’est il pas opportun de définir un cahier de charge pour la gestion et la préservation de l’ensemble parc biologique, le seul poumon qui reste encore à Bamako, après qu’on ait offert gracieusement celui de Sotuba à l’Agence de cessions immobilières (ACI)?
Et je suis certain, que nul environnementaliste ou écologiste n’ignore le sort que cette dernière lui a réservé!