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<font size= Palais de Aguibou Tall » title= » Palais de Aguibou Tall » class= »caption » align= »center » />

L’Histoire des Peuples et des Civilisations se lit bien souvent à travers leur architecture et ce n’est pas un hasard, si déjà, au premier siècle de notre ère le poète grec Antipater de Gidon, en établissant la liste des sept (07) merveilles du monde, y a inclus cinq (05) réalisations architecturales, à savoir:
– Les Pyramides d’Egypte, Kheops Chephem Mykérinos;
– Les Jardins suspendus de Babylone, (détruits);
– Le Mausolée d’Halicarnasse, (détruit dont fragments au British Muséum à Londres);
– Le Temple Diane à Ephèse, (détruit l’an 263 après Jésus Christ), et
– Le Phase ou Temple d’Alexandrie, (détruit par tremblement de terre en 1375).

Au Mali, le pays dogon, avec ses innombrables monuments dont le palais Aguibou à Bandiagara, retenue par l’UNESCO comme une des prouesses du génie de l’Homme au plan universel, fait partie de ce lot des cachets d’élite de notre pays. Ainsi, il nous appartient à tous (architectes, artisans, historiens, sociologues, décideurs et hommes de culture tout court) de procéder à la renaissance véritable de l’art malien, de bâtir par la remise à niveau rationnelle et fidèle de notre important patrimoine architectural, tout en demeurant ouvert aux apports du reste du monde et à la modernité.

La volonté politique
C’est sûrement dans cette optique, que depuis 1994, sur initiative de l’ancien président de la république Alpha Oumar Konaré, le Gouvernement du Mali a entrepris de grands projets (souvent controversés), de revalorisation du patrimoine culturel national. Celui de restauration du palais Aguibou et de revalorisation du site de Déguembéré s’est inscrit dans cette politique de protection et de promotion du patrimoine culturel national. Cette volonté politique manifeste et salutaire permettra de léguer aux générations futures le témoignage de brillants et historiques pans de notre histoire.

Historique des lieux
Issu d’une lignée cléricale, Oumar a fait dans sa jeunesse le pèlerinage de la Mecque, dont il revient chargé d’un message divin; fonder la communauté des Tidjani au Soudan occidental. Porteur de la  » bonne nouvelle « , il a été reçu et respecté par les plus grands chefs religieux. Lors de la traversée de l’Afrique de l’Ouest, en traînant à sa suite une fastueuse cour de fidèles, il mène des années durant la guerre sainte ou « jihad ».

Encerclé dans les grottes de Deguembere et acculé au combat après de multiples batailles, El Hadj Oumar Tall (1794 – 1864) disparaît dans des conditions mystérieuses. Son fils Ahmadou lui succède et s’installe à Bandiagara. Après la prise de Bandiagara en 1893, la nouvelle administration coloniale eut recours à une forme de contrôle indirect sur la cité. Elle fit appel à Aguibou, leur « allié » royal toucouleur. Fils d’El Hadj Oumar Tall disposant d’un capital de confiance auprès des français, celui-ci accéda au trône en signant un pacte avec l’armée coloniale. La reconstruction du « Palais Aguibou » en style soudanais date de cette époque.

(à suivre)