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Le gouvernement de transition a été rendu public, hier. Composé de 24 membres dont trois militaires proches du Cnrdre et apparemment de quelques technocrates.

La nouvelle est tombée, vers les environs de 9h, comme un couperet. Les observateurs ont été surpris. Des observateurs, qui attendaient un gouvernement d’union nationale, ont plutôt constaté un gouvernement dont les postes clés ont été « octroyés » à des militaires ou civils proches du comité national pour le redressement de la démocratie et de la restauration de l’autorité de l’Etat (Cnrdre). Dans le lot, l’on note trois femmes et d’illustres inconnus. Mais déjà nombre de questions sont posées au sujet de cette équipe gouvernementale et de l’accord cadre signé sous l’égide dela CEDEAO, notamment concernant la composition du gouvernement de transition. Cet accord cadre stipule en son article 6 qu’un « gouvernement d’union nationale de transition, composé de personnalités consensuelles…, est mise en place ». Le consensus suppose que toutes les parties prenantes participent au gouvernement. Visiblement ça ne semble pas être le cas. Toutes les personnes désignées l’auraient été par la seule volonté de ceux qui détiennent les rênes du pouvoir. Toute chose contraire à l’accord cadre dans son corps et son esprit.

Un mois et 4 jours, après le coup d’Etat, Amadou Sanogo et ses hommes semblent encore détenir la réalité du pouvoir. Eux qui réclamaient certains postes clés, ont semble t-il eu gain de cause. En effet, ce gouvernement est composé d’hommes et de femmes peu ou pas connu du sérail politique. En clair, les acteurs politiques semblent être mis à la touche.

De son côté, Cheick Modibo Diarra a choisi certains proches de son gendre Moussa Traoré. Que dire de ces politiques qui crient sur tous les toits qu’ils veulent des « hommes nouveaux pour un Mali nouveau ». Apparemment, ils ont été bien servis…

L’opinion se demande quelle mouche a piqué le Premier ministre pour accepter un compromis qui semble exclure les partis politiques. Ecarter les partis politiques de la gestion du pouvoir semble (dans le contexte actuel) une entreprise suicidaire pour le chef du gouvernement, dont la rigueur et la moralité ont été reconnus par la classe politique dans son ensemble.

Cheick Modibo Diarra a-t-il eu les coudées franches pour composer son équipe ? Il semble prendre partie pour la junte qui n’est qu’un des acteurs et non le seul acteur. Le statut de PM avec « pleins pouvoirs » devrait lui permettre d’être au-dessus de la mêlée et d’éviter un rejet de son gouvernement par la classe politique nationale. En choisissant un camp (le Cnrdre), Cheick Modibo Diarra s’est mal barré. Ce gouvernement nommé sans la caution de toutes les parties prenantes annonce à coup sûr l’échec de sa mission.

Klezié

Le 26 Avril 2012