A Ménaka, c’est au son de la musique Ekazam que les populations de la cité de l’Azawad ont accueilli le ministre Oumar Ibrahim Touré. Pour fêter cet événement, les habitants des localités comme Intadénit, Tabankort, Infokaritène Agaria avaient fait le déplacement.
Ici, on parle beaucoup de langues. Et, pour cause, la population est constituée de Tamasheks, Daoussak, Djerma, Sonrhaï et Peulhs.
En sa qualité de maire, c’est Baye Ag Mohamed qui a souhaité la bienvenue à la délégation. Il a ensuite présenté sa commune qui couvre environ 8 000 km² pour une population de 90 000 habitants.
Pour Baye Ag Mohamed, la visite du ministre revêt « un triple sens », car d’abord, elle se situe au moment où les populations vivent une situation de famine quasiment endémique.
Ensuite, la connaissance du zébu azawagh, à travers le Projet d’Appui au Développement de l’Elevage au Nord-Est du Mali (PADENEM) mérite une attention particulière des autorités nationales.
Enfin, le suivi de ses actions dont la concrétisation figure dans la lettre de cadrage du président de la République est primordial.
Selon toujours le maire de Ménaka, « le projet Zébu Azawagh entre dans la droite ligne de la lutte contre la pauvreté« .
En effet, notons que la première phase de ce projet a touché 193 noyaux ainsi que la construction d’équipements marchands et l’appui à des associations féminines.
Ce qui a permis aussi à la commune non seulement de construire l’annexe de la mairie et de l’équiper, mais aussi de réaliser le hangar, les latrines, d’équiper et d’électrifier la maternité et les salles d’hospitalisation de Ménaka.
Ce n’est pas tout. Grâce au PADENEM, les bureaux du conseil de cercle de Ménaka, que le ministre a inaugurés, ont été construits et équipés. De plus, plusieurs autres communes ont bénéficié de marchés à bétail, de parcs de vaccination et d’écoles en zones pastorales.
Soulignons que lors de son séjour dans la cité de l’Azawad, le ministre de l’Elevage et de la Pêche a visité l’unité laitière de la CAFO. Une petite fabrique dont les femmes ont demandé du matériel de travail pour pouvoir mieux valoriser les produits issus de l’élevage.
Le ministre Oumar Ibrahim Touré a promis de leur fournir du matériel avant le 31 décembre de cette année. A la Tannerie, les mêmes doléances ont été faites par les femmes. Le ministre de répondre : « chacun doit jouer son rôle. Nous vous appuierons à travers le PADENEM. Vous devez aussi vous investir pour que la tâche lui soit plus facile ».
Un poisson de 120 kilos à Ansongo. Un peu plus tôt dans la matinée, c’est le takamba d’Ansongo qui a accueilli la délégation ministérielle. « La ville du poisson » n’a pas manqué de démontrer que sa réputation n’était pas fortuite en présentant à la délégation un poisson capitaine de 120 kilos.
Traversée sur toute sa longueur par le fleuve Niger, la commune d’Ansongo offre d’innombrables potentialités dans le domaine de la pêche.
La production mensuelle dépasse ainsi les 600 kilos pour les carpes, 590 kilos pour les capitaines, 600 kilos pour les synodontus, 300 kilos pour les citharus et 400 kilos pour le poisson fumée.
Les pêcheurs se sont dits à plus d’un titre honorés car « c’est la première fois qu’un ministre qui s’occupe de leur activité vienne leur rendre visite« .
Non moins zone d’élevage par excellence, cette activité occupe plus de 80% des populations de Ménaka avec un cheptel évalué à 3 450 bovins, 1095 ovins, 2 998 caprins, 635 équins, 48 camelins et 12 équins.
Le maire a tenu à saluer le travail du PADENEM qui, à le croire, « cadrent avec bien avec les réalités du milieu dont les préoccupations reposent essentiellement sur l’hydraulique et l’élevage« .
Aussi, a-t-il rappelé « que la reconstitution du cheptel et la création des points d’eau restent la priorité des priorités ».
Par ailleurs, le maire a souhaité la mise en place d’une chaîne de froid, l’équipement des pêcheurs et la construction d’une boucherie. Dans la matinée du jeudi 14 juillet, c’était au tour d’Anderaboukane de recevoir le ministre Oumar Ibrahim Touré et sa suite.
Anderaboukane : l’espoir au-delà du festival
Anderaboukane est un lieu depuis quelques années connu pour le festival Tamadach qui se tient tous les ans. Il l’est aussi et surtout à cause de sa mare intarissable qui regorge plusieurs de espèces de poissons.
Hélas ! « Ces potentialités ne sont pas exploitées suffisamment« . C’est le message fort que les pêcheurs ont tenu à adresser au ministre de l’Elevage et de la Pêche venu leur rendre visite.
« Nous pouvons pêcher et alimenter tout le village et même au-delà » a lancé un pêcheur. « La vallée de Boucar » parmi tant de noms qu’on donne à cet endroit a une superficie de 10 000 km² et compte 23 000 habitants repartis entre 16 fractions et un village.
Comme toutes les autres communes avoisinantes, celle d’Anderaboukane possède un cheptel assez important que le maire a souhaité voir se « développer pour en tirer un maximum de bénéfice« .
A 30 kilomètres, un peu plus à l’ouest, c’est le village d’Anouzegrène. Le ministre a procédé à l’inauguration du marché à bétail d’une superficie de 250 mètres carrés.
Le vendredi 15 a été consacré à la visite d’une coopérative d’éleveur à Doro, localité située à 45 kilomètre de Gao.
Partout où il est passé, le ministre Oumar Ibrahim Touré, a expliqué aux populations l’importance de la création du Département qu’il dirige.
Il a, en outre, souligné que « le ministère, depuis sa création, veut mettre les acteurs de ces deux sous secteurs au cœur des préoccupations pour qu’ils retrouvent la place qui leur revient dans l’économie du Mali« . D’où la mise en place de trois nouvelles directions qui, pour la plupart, sont déjà fonctionnelle.
Le ministre a enfin énuméré les axes sur lesquels il compte mener à bien la mission qui lui a été confiée.
Il s’agit de la santé animale, l’amélioration de l’alimentation des animaux et des performances zootechniques du cheptel, le développement des infrastructures et des équipements de commercialisation et de transformation des produits de l’élevage, le renforcement des capacités des acteurs et la gestion rationnelle des ressources naturelles.
Paul MEEN
Envoyé spécial
18 juillet 2005