Plusieurs thèmes ont été débattus au cours de cette journée de consultation notamment les politiques d’immigrations, le co-développement ainsi que les flux financiers des migrants.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Oumar Hamadoun Dicko, en présence de plusieurs membres du gouvernement.
Les politiques d’immigrations (causes et historiques, insertion et réinsertion des migrants) ; l’information, la sensibilisation et l’orientation des candidats à l’émigration ; le codéveloppement (développement local, diaspora scientifique, problèmes de la seconde génération) ; les flux financiers des migrants (collecte, transfert, investissements) ; les filières mafieuses et le trafic des personnes ; l’intégration des migrants en Europe et les procédures de régulation des sans-papiers.
Voilà, en quelques mots, les thèmes débattus hier, après-midi au cours des consultations l’Union Européenne et le Gouvernement du Mali sur les migrations et le développement.
Vu l’importance de cette rencontre, plusieurs membres du gouvernement étaient autour du ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Oumar Hammadoun Dicko.
Il s’agit de Kafougouna Koné de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, Sadio Gassama de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, Mme Ba Awa Kéïta de la Formation Professionnelle et Mme Diallo M’Bodji Sène de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Une délégation de l’Union Européenne conduite par Manuel Lopez Blanco, chef d’unité pour l’Afrique de l’Ouest à la direction générale de développement à Bruxelles était venue pour la circonstance.
Plusieurs ambassadeurs accrédités au Mali étaient aussi au rendez-vous. Manuel Lopez Blanco estime que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’article 13 de l’Accord de Cotonou qui insère la migration comme thème important dans le dialogue politique.
Selon lui, le Mali a une longue histoire de migrations dans la sous-région ouest-africaine, basée initialement sur le commerce.
Ce qui est devenu un facteur traditionnel et culturel. « Il n’y aura pas de solution magique et il faudra s’attaquer aux problèmes de fond liés à la lutte contre la pauvreté au Mali et à son développement, des thèmes qui sont à la base des appuis de l’Union Européenne depuis plusieurs années. La croissance, l’investissement productif, le développement du secteur privé, l’intégration régionale, tous cela concourt à la création d’emploi et contribue à la maîtrise des flux migratoires« .
Voilà les solutions à moyen et long terme proposées par Manuel Lopez Blanco pour freiner l’immigration. S’agissant des moyens, la Commission de l’Union Européenne a déboursé au Mali une enveloppe de 103 millions d’Euro soit 68 milliards de FCFA pour la seule année de 2005.
Une autre enveloppe d’un montant de 426 millions d’Euros, soit 280 milliards de FCFA, a été déjà annoncé au Gouvernement du Mali dans le cadre de la stratégie du Mali.
Ce montant, dira Manuel Lopez Blanco, sera plus élevé quand on sait les ambitions et les engagements dans le domaine de la bonne gouvernance sont d’autant plus importants.
Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Oumar Hammadoun Dicko dira, pour sa part, que « la migration n’est ni l’apanage d’un pays particulier, ni l’apanage d’une civilisation particulière. Elle fait partie de la nature humaine. C’est un phénomène donc universel. Toutes les nations du monde l’ont connu et continuent à le connaître à des degrés divers selon les époques et les circonstances« .
En tout cas, selon le rapport final de la commission mondiale sur les migrations internationales remis au Secrétaire général des Nations Unies, en octobre 2005, il ressort que le nombre de personnes cherchant à migrer augmentera sensiblement durant les prochaines années.
Il est passé de 75 millions en 1965 à quelques 200 millions en 2005. Et cette journée de consultation Mali-Union Européenne a permis aux participants de passer en revue tous les aspects de la migration.
Alou B HAIDARA
27 septembre 2006.