Après les salutations d’usage, c’est d’abord le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré et hôte de cette rencontre, qui a planté le décor : « Nous nous retrouvons cet après-midi pour parler des potentialités du Mali en matière d’élevage, de coopération et de voyage que nos différentes délégations ont effectué en Iran ».
Son homologue iranien, Habiballah Bitaraf de répondre : « Je suis, depuis mon arrivée, très content d’être au Mali. Nous sommes des pays qui ont beaucoup de similitudes. Nous partageons la même religion. Nous cherchons tous à nous développer. Enfin, nos présidents entretiennent des relations plus que chaleureuses ».
Entrant dans le vif du sujet, le ministre Bitaraf a expliqué que « la politique de l’Iran est basée sur le raffermissement des relations avec les pays africains, en général, et le Mali en particulier ». Chose qui s’est concrétisée avec « la mise en place d’un comité ».
Compte tenu de la position géographique du Mali, a souligné Habiballah Bitaraf, « nous devons tout faire pour développer les liens qui nous unissent afin que la coopération en sorte grandie ».
Il aussi émis le vœu d’avoir des propositions sur les projets de pêche et d’abattoir.
Pour lui donner une meilleure lisibilité sur le potentiel que le Mali a, c’est le ministre, Oumar Ibrahim Touré, lui-même, qui s’est chargé de faire un exposé.
Ainsi, il a déclaré que « le Mali est un pays d’élevage par excellence ».
Et pour cause, ce sous-secteur contribue pour 12% au Produit Intérieur Brut (PIB) et est le 3ème produit d’exportation du Mali.
Dans la sous-région, le Mali vient en deuxième position après le Nigeria.
Ce qui explique, d’ailleurs, la création d’un ministère dédié à cette activité. Un département, dira Oumar Ibrahim Touré, qui a pour objectif de « passer de l’élevage traditionnel à l’élevage moderne et de faire du Mali un pays exportateur de viande ».
Pour ce faire, certains axes de développement ont été ciblés. Il s’agit notamment de la santé animale, la construction de laboratoires et d’autres infrastructures telles que les abattoirs.
Concernant ce dernier point, le ministre Touré a annoncé « la prochaine mise en concession de plusieurs abattoirs du Mali ».
Dans le domaine de la pêche, le chef du département a souligné que « le Mali, bien que n’ayant pas de débouché sur la mer, comprend de véritables mers intérieures ».
Il citera comme exemple le Delta Central du Niger qui couvre une superficie de 90 kilomètres de large sur 400 km de long. « On y trouve un véritable potentiel halieutique » ajoutera-t-il.
Face à la démonstration du premier responsable du département de l’élevage et de la pêche, son homologue iranien de l’énergie n’a pas été long : « Les efforts que le Mali déploie sont très intéressants. Le programme de modernisation de l’élevage et de la pêche que vous nous avez exposé est ambitieux. Nous sommes prêts à coopérer avec vous et vous invitons en Irak lors de la visite que le président Amadou Toumani Touré effectuera dans un mois ».
Paul MBEN
03 juin 2005