Renforcer le partenariat entre le département de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationale et les promoteurs d’écoles privées, discuter de questions d’intérêt commun et chercher des solutions aux difficultés des écoles privées ont été les principaux sujets à l’ordre du jour d’une rencontre, qui a eu lieu le jeudi dernier, entre le ministre Salikou Sanogo et les promoteurs des écoles fondamentales privées du Mali.
La rencontre en question s’est déroulée au Centre International de Conférences de Bamako. Les promoteurs d’écoles privées sont venus massivement répondre à l’appel du ministre Salikou Sanogo.
Pour la circonstance, la salle des 100 était pleine à craquer obligeant certains responsables à s’asseoir à même le sol. Pendant plus de deux heures, le ministre, entouré de ses proches collaborateurs, a discuté avec les promoteurs des écoles privées du fondamental. Cette rencontre a été initiée pour permettre à chacune des parties de mieux cerner les droits, devoirs et obligations du partenariat public-privé. Elle intervient quelques semaines après la rentrée 2010-2011.
L’objectif visé est de faire de cet ordre d’enseignement un des leviers de l’amélioration de l’accès à l’éducation pour tous. Au cours de cette réunion, les acteurs ont relevé le rôle capital que joue l’enseignement privé dans le système éducatif au Mali. Toutefois, s’il encadre un nombre toujours croissant d’élèves et obtient souvent de bons résultats, l’enseignement privé connaît de nombreux problèmes parmi lesquels la mauvaise qualité des infrastructures, l’insuffisance de la formation des enseignants, le manque voire l’absence de suivi pédagogique et administratif par les CAPS les difficultés pour accéder au financement des banques.
S’y ajoutent le non respect des programmes d’enseignement et des calendriers solaires, l’inexistence de statistiques fiables, entre autres. C’est conscient de toutes ces difficultés que le ministre de l’Education s’est dit formel. « L’Etat ne peut, à lui tout seul, assurer la formation de ses jeunes ». C’est dans ce contexte, a-t-il souligné, que celui-ci n’a pas hésité à accorder une place de choix dans son système éducatif à l’initiative privée.
Il a adopté, à cet effet, la loi n° 94-032 du 25 juillet 1994 fixant le statut de l’enseignement privé au Mali et son décret d’application. Selon lui, cette loi stipule que l’enseignement privé est dispensé dans des établissements fondés et entretenus par une ou plusieurs personnes physiques ou morales privées. Toute chose qui a permis de réglementer ce secteur de l’éducation qui n’a cessé de gagner en importance dans le système éducatif.
Prenant la parole à leur tour, les promoteurs des écoles fondamentales privées du Mali ont relevé les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Ils ont surtout mis l’accent sur le déficit de communication entre le département et les écoles privées, le manque de formation continue, la création anarchique des écoles privées, l’absence de suivi rigoureux de ces établissements de la part de l’Etat.
Aussi, la qualité devrait-elle désormais être le maître-mot, à en croire un des promoteurs. Car l’enseignement privé ne saurait se complaire dans la médiocrité. Cette exigence de qualité appelle un changement systématique de comportement des principaux acteurs et plus de conscience professionnelle de la part de l’encadrement.
La nécessité d’une dotation en matériel didactique approprié (qui fait le plus souvent défaut), l’amélioration de la compétence des enseignants, ainsi que celle de leur statut social sont, plus que jamais, impérieuses. S’agissant de la reconnaissance d’utilité publique, le ministre fera savoir que cette reconnaissance doit apporter aux responsables d’établissements privés des avantages ou des droits ou un ensemble de facilités à un niveau élevé.
Mais cette reconnaissance, a-t-il poursuivi, peut faire l’objet de retrait si l’établissement ne parvient par à remplir les conditions. Rappelons qu’il existe 871 premiers cycles classiques privés, soit 8,83% encadrant plus de 196 372 élèves, soit 10%. S’y ajoutent 1 631 medersas avec 240 579 élèves. Quant au second cycle, il compte 389 écoles, soit 18, 36% avec un effectif de 48 935 élèves. Une chose est sûre, les difficultés sont réelles mais elles ne sont pas insurmontables si chacun y met du sien, a rappelé le ministre. Les deux parties prévoient de se revoir.
Ramata TEMBELY
26 Octobre 2010.