C’est la conclusion que le ministre de l’Agriculture Seydou Traoré a tirée de sa visite des champs des paysans de la troisième région effectuée du 9 au 12 Juillet.
Il était accompagné d’une forte délégation composée du Directeur National de l’Agriculture, Ismaël Samaké, du Directeur National du Génie Rural, du chef de Cabinet M. Maïga, des représentants de la CMDT auxquels se sont ajoutés les Directeurs régionaux et le chef de Cabinet du Gouverneur de la région.
Des champs de mil, maïs, coton et des plaines ont été visités. Une visite spéciale a été rendue à des paysans connus pour leur dévouement dont Bakary Togola président du syndicat des cotonculteurs du Mali et Sadou Sanogo qui a à son actif 40 hectares cette année et de surcroît est chef du village de Kaniko dans la commune de Cinsina.
Cette visite du ministre rentre dans le cadre du suivi de plan de campagne agricole du gouvernement. Selon M. Traoré, un certain nombre de paramètres ont fait l’objet de discussions entre le gouvernement et les producteurs.
Il s’agit de constater la mise en place des intrants, l’équipement agricole, le problème des semences et de voir l’état des champs de façon générale, avec l’évolution des pluies.
Après la visite, le ministre Traoré a donné ses impressions en affirmant que l’évolution des champs est assez satisfaisante par rapport à l’année dernière.
Le taux d’emblavement dans beaucoup d’endroits est dans un rapport de 1 à 5 et souvent de 1 à 10. “Ceci augure sur la situation qui devait se maintenir ou évoluer favorablement”, a dit le ministre
Par rapport aux intrants agricoles, notamment les engrais, en ce qui concerne le coton, les engrais utilisés sont en place à 100% ; quant aux intrants céréales, ils ont atteint un taux de 60% environ, l’urée et le matériel de traitement sont entièrement en place.
Le retard au niveau du complexe céréales est essentiellement dû à un problème d’approvisionnement sur le marché de façon générale.
Comme solution envisagée, l’encadrement technique a décidé de le remplacer par le complexe coton qui peut être utilisé jusqu’à la fin de ce mois.
“La situation n’est pas aussi critique que cela”, a dit le ministre. En ce qui concerne la mécanisation agricole, il a été noté l’engouement des paysans par rapport aux différentes mesures envisagées, telles que s’approvisionner en tracteurs à Koutiala de façon générale et particulièrement à Kaniko.
Aujourd’hui, l’engouement est réel. Cette année, les producteurs sont assez confiants. Par rapport à la Loi d’Orientation Agricole, qui est en cours d’élaboration qui est confiée à une organisation paysanne, le ministre dira que les paysans nourrissent assez d’espoir.
Autres constats effectués par le ministre, c’est le déficit de communication et d’information par rapport à la question de semences. Il y a près de 35 millions de FCFA de semences qui sont restés l’année dernière dans les magasins à Ségou ignorés par les différentes populations.
Il y a donc un réel problème d’organisation de l’acheminement des semences aux producteurs. Comme deuxième constat, c’est l’engouement des producteurs des semences. Le ministre soutient que le Paquet technologique existe au niveau de l’Institut d’Economie Rurale (IER) de même que les semences adaptées à toutes les conditions écologiques.
En guise de conclusion, le ministre de l’Agriculture Seydou Traoré dira que le niveau des cultures cette année est meilleur à celui de l’année dernière. L’espoir est donc permis et il faut prier Dieu pour que cela se poursuive sur le reste de l’hivernage.
Mamadi TOUNKARA
VISITE DES CHAMPS ET RIZIERES
Au cours de son séjour dans la région de Sikasso, la délégation ministérielle s’est rendue dans plusieurs champs et s’est entretenue avec les paysans. Ces derniers, au cours des échanges, ont exprimé leurs préoccupations au ministre qui se résument à deux problèmes essentiels : le ravitaillement en intrants agricoles et le problème de semences.
Les champs des villages de Kéléya, Ouré, Koumantou, Niéna, Kléla, Loulouni, Kadodougou, Nièganso, Kaniko, Sorobasso ont été visités, ainsi que certains aménagements.
A Ouré, la délégation ministérielle a visité le champ de coton de Youssouf Sangaré un paysan semencier. Il a plusieurs champs tests comprenant des nouvelles variétés de maïs, (sasaquawa), riz, (dembayumaka).
Cette année, il a à son actif 12 hectares toutes cultures confondues. Il collabore avec plusieurs organisations intervenant dans le domaine agricole dont Winrock International…
Comme ses autres camarades, il a souligné les difficultés d’approvisionnement en intrants agricoles et en semences.
Les préoccupations des paysans ont été prises en compte par la délégation ministérielle.
Le ministre et sa suite ont visité les champs du président du Syndicat des cotonculteurs du Mali Bakary Togola résident à Niamala.
Il a 30 hectares et cultive du coton, de maïs, du mil, du haricot. Lui aussi travaille avec des structures intervenant dans le domaine de l’agriculture.
“Je ne refuse jamais de tester une nouvelle semence dans mon champ. Si elle donne, tant mieux, et si elle ne donne pas, je m’en débarrasse simplement”, a-t-il dit.
Par rapport aux semences, il a souligné qu’elles ont été reçues par les producteurs et que les engrais ont été reçus en presque totalité.
Le ministre a demandé au président du SYCOV de trouver rapidement une solution aux problèmes de ravitaillement des populations en intrants.
Bakary Togola est lui aussi une référence parmi les producteurs agricoles de notre pays. En plus de l’agriculture, il pratique aussi l’élevage.
Partout où le ministre a passé, il s’est mis à l’écoute des principaux acteurs qui ont exprimé leur problème et ont suggéré des solutions.
A Niéna, les femmes productrices de riz, par la voix de leur porte-parole Rokiatou Diallo, ont demandé au département de l’Agriculture de mettre tout en oeuvre afin d’aménager leur plaine qui est vétuste.
Elles ont posé le problème d’équipement en matériels et le ministre a promis de mettre à leur disposition des matériels d’agriculture à travers le programme “s’équiper en reboisant”.
A Kléla, le principal problème posé est la mauvaise conception du barrage de la plaine qui couvre plus de 146 hectares dont moins du 1/10ème n’est pas cultivé. Alors que Kléla est connu dans notre pays pour sa grande capacité de production agricole.
Aménagé par COVEC vers 1998, la plaine n’est plus servie en eau. Le Directeur National du Génie Rural a discuté avec les populations sur tous les problèmes liés au barrage et des mesures seront prises afin de réhabiliter le barrage afin que les populations du village de Kléla retrouvent tout leur engouement dans la culture du riz.
D’autres localités dont Loulouni, Niangasso, Sorobasso, Kadodougou ont été visitées par la délégation ministérielle.
Partout c’est le même constat et les populations étaient fières de cette descente de terrain du ministre. Surtout celle de Kadodougou où c’est la première visite d’un ministre.
A Kaniko village situé dans la commune de Sincina et dans le cercle de Koutiala, nous avons été impressionnés par l’organisation des paysans.
Ce seul village compte plus de 15 tracteurs et le chef du village Sadou Sanogo est une référence avec un domaine de 40 hectares.
Mamadi TOUNKARA
14 juillet 2005