Partager

La médiocrité, l’insuffisance criarde d’Enseignants et de locaux, la fuite en avant… sont autant de maux que l’on peut constater.

L’avènement de la troisième République avait suscité une grande espérance. Quinze ans après, le constat est très amer. Les masques sont tombés.

L’école, les Enseignants et les élèves attendent toujours. Beaucoup de paroles ont été dites et beaucoup de promesses non tenues. L’euphorie est tombée.

La troisième République a été incapable de susciter un vrai engouement, une véritable motivation autourde la fonction enseignante. Les jeunes ne s’y pressent jamais. Ils n’y viennent qu’en désespoir de cause. Mais est-ce que l’on poussera éternellement l’âge à a retraite ?

Après le misérabilisme, les enseignants sont accusés d’immoralité. Ils transmettent les notes par tous les moyens.

Mais comme le ridicule ne tue plus, officiellement le bac est dévalué. La moyenne d’admission y est ramenée à 8,50. Il faut vite dire qu’il y a aussi des diplômes politiquement transmissibles.

L’école ne se fera jamais en méprisant en ridiculisant les enseignants. Ce n’est pas en s’assurant de la complicité de certains syndicalistes que l’école malienne sera performante et excellente.

Dans le domaine de la qualité et des niveaux, il est difficile d’affirmer que la troisième République a battu les records des deuxième et première.

Si le taux de scolarisation, le nombre d’enseignants et les structures d’accueil ont augmenté, l’école ne garantit plus l’alphabétisme et l’intellectualisme.

Le Mali ne se construira nullement dans l’éternelle fuite en avant. La vérité doit être dite quoi qu’elle puisse coûter. Les enseignants ne se résigneront jamais à leur triste sort. Ils doivent se redresser et quitter le manteau de l’indifférence.

Notre malheur a seulement commencé le jour où nous avons cru que nous n’étions rien. Nous devons occuper toute notre place à l’école et en classe. Mais il faut se battre chaque jour pour nous faire respecter. La véritable valorisation de notre fonction est à ce prix.

La journée mondiale des Enseignants est la moins célébrée au Mali. Il nous revient de la faire dorénavant briller. Les enseignants étant exclus des décorations, li incombe à chaque comité syndical de procéder à la remise de diplôme de reconnaissance du mérite.

Les critères retenus seront l’exemplarité dans le travail, le rendement, l’assiduité, le respect de la déontologie, l’honnêteté, le courage, la participation à la vie de l’école, l’esprit d’initiative…

Le comité syndical est chargé de dresser la liste des bénéficiaires avant le 5 octobre 2006, date de la prochaine journée mondiale des Enseignants. Cela doit être l’affaire de tout le monde enseignant public et privé.

L’école et les enseignants triompheront pour le grand bonheur du Mali.

Lassana Namaké KEITA, S.G de la Coordination du Syndicat national des Travailleurs de l’Enseignement Secondaire Général de Bamako

02 mars 2006.