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L’avenir d’un pays dit-on repose sur sa jeunesse. Celle- ci représente le fer de lance de tout développement. Or le développement passe forcement par l’instruction. Après le pain, disait Danton, l’instruction est le premier des biens, dès que les Français ont eu le droit de dire ce qu’ils voulaient, ils ont réclamé des écoles. Dès qu’ils ont pu, il y a eu une école dans les plus petits villages. La meilleure arme pour réussir dans la vie, pour combattre la pauvreté est l’instruction. C’est même la seule pour ceux qui naissent pauvres.

Cela fait presque vingt ans que l’instruction gratuite pour tous n’est plus une réalité. Les politiciens ont transporté leur antagonisme dans les écoles. Du coup, elle a basculé dans la violence. Fermeture des établissements scolaires, grèves des syndicats d’enseignants, grèves illimitées des étudiants sont entre autre les plaies qui rongent l’école malienne de 1990 à maintenant.

Le Mali a non seulement besoin que ses meilleurs fils occupent les meilleures places, il a besoin que chacun, à sa place s’acquitte le mieux possible de sa tache. Mais pour cultiver la terre, pour élever du bétail, pour tenir un magasin ou un atelier, pour le pêcheur, le cheminot…, l’instruction est de plus en plus nécessaire. L’ouvrier qualifié est recherché.

L’apprentissage donne la qualification. Nos cadres qui étaient cités parmi les meilleurs fonctionnaires d’Afrique occidentale Française ne sont plus des références. Petit à petit, le Mali vire dans l’analphabétisme avec à la clé, la promotion des recalés d’établissements scolaires sans diplômes.

On doit choisir les meilleurs cadres pour les mairies, le parlement, le gouvernement, les cabinets ministériels, institutionnels ou autre poste à pourvoir.

Mais au rythme où le Mali va, d’ici cinq ans, il n’y aura plus de cadres au sens étymologique du mot. A moins que les enfants des Maliens-d’Europe, d’Asie et d’Amérique viennent assurer la relève au sein de l’administration publique.

Fatou TOURE

18 Février 2008.