Le plastique au Mali
Le Mali, un pays historique, a existé des siècles sans plastique. Des recherches archéologiques menée à la ville ancienne de Djenné ont daté l’introduction du plastique dans les années quatre-vingt. Aujourd’hui, ces déchets sont devenues une partie de la vie quotidienne des maliens.
Aujourd’hui la beauté du pays, l’environnement et la santé des Maliens sont tous menacés par ce fléau : les déchets plastiques.
L’absence de contrôles sur la production et l’usage des plastiques a créé un problème primordial.
Dangers du plastique
Le plastique bloque l’évacuation des eaux pluviales et favorise la multiplication des gîtes larvaires des moustiques et des mouches, vecteurs de maladies comme le paludisme.
Le paludisme a beaucoup augmenté cette dernière décennie. C’est un problème majeur dans les villes.
Le brûlage de plastique représente un autre danger pour la santé.
Lorsqu’on brûle le plastique, des éléments chimiques toxiques sont libérés, comme le chlore et la dioxine, pouvant occasionner le cancer. En fait, il a été annoncé récemment que le taux des cancers du poumon chez les femmes Maliennes augmente.
Le plastique dans le pays profond
Plus de 80 % des déchets au Mali, en ville aussi bien qu’à la campagne, sont des matières biodégradables qui peuvent être exploités comme engrais naturels.
L’épandage traditionnel des ordures pour fertiliser les champs est aujourd’hui menacé par le plastique, qui ne dégrade point.
Dans les champs, le plastique appauvrit le sol par une diminution de l’infiltration de l’eau. Les pluies, déjà insuffisantes, ne pénètrent pas.
Déjà, quelques produits en plastique et en verre sont récupérés. C’est un début de tri des déchets.
Mais c’est l’emballage plastique qui pose un problème spécifique dans la ville.
Le cheptel et le plastique
Le cheptel du Mali constitue une richesse énorme. Les déchets plastiques sont spécifiquement dangereux pour les ruminants.
Une fois mangé, le plastique reste dans la panse, bouchant la digestion.
L’animal maigrit et devient anémié et constipé, avec le ventre gonflé. Il devient agressif. Finalement, il y a une telle diminution de production de lait et de la viande que certaines vaches sont même rejetées par l’abattoir.
Si l’animal n’est pas opéré, il meurt.
Soins urgents à apporter en cas…
Au pays, chaque mois les spécialistes opèrent pour sauver la vie à des animaux. Au cours d’une opération de routine, il fut enlevé 20 kilos de plastique de la panse d’une vache par M. Traoré, vétérinaire à Kati.
Mais cette opération coûte chère, 15.000 F CFA par intervention.
Selon le vétérinaire Traoré, tous les animaux en ville ont avalé du plastique.
D’où vient tout ce plastique?
Au Mali, six (06) usines et neuf (09) sociétés (chiffres qui ont sans doute évolué depuis) qu’ils importent ces matières. Les granulés plastiques importés sont utilisés pour faire des tuyaux et d’autres produits très demandés.
La quantité des plastiques importées au Mali est d’environ 2 millions et demi de tonnes (2.500.000 t) par an.
Peut-on recycler les déchets ?
Les déchets d’usine sont faciles à recycler.
Le recyclage des déchets plastiques externes (ceux produits après usage des plastiques) pose toujours des problèmes.
Une exception: les chaussures en plastique.
Parce qu’ils sont bon marché, des articles en plastique jouent un rôle important dans la vie des Maliens.
Cependant l’usage des sachets et de l’emballage plastique est exagéré.
Ce sont les petits sachets qui causent le plus grand problème.
Quantité de plastique ?
La production des déchets plastiques à Bamako était estimée alors à environ 40 tonnes par jour, soit 14.500 tonnes par an.
Quelques projets artisanaux tentent de produire des objets utiles à base de déchets plastiques.
On a tenté la fabrication des carreaux en plastique. Mais la fumée produite est dangereuse, et le projet n’était pas rentable.
Il est bien possible de trouver des idées pour l’usage des résidus propres venant des usines: cordes, éventails et autres objets artisanaux.
Il est plus difficile de transformer des sachets utilisés.
Quantité de déchets?
La quantité des déchets au Mali est telle que ces actions seules ne peuvent pas résoudre le problème dans son ensemble.
Un premier pas est de reconnaître le problème. Examinez une rue près de vous. A moins que des actions de salubrité aient commencé par les enfants et les femmes des différents.
Des efforts sont en cours
Dans certains quartiers depuis nos rencontres, régulièrement des adultes ont côtisé chacun 25 Fcfa pour acheter les balais. Et tous les dimanches des jeunes ont balayés les rues. D’où la naissance d’une concurrence entre les jeunes à Kati par exemple.
La clé d’une ville propre est le civisme de chacun
La réduction des ordures est aussi importante.
Quelle alternative au plastique ?
On peut éviter le plastique en utilisant paniers, emballage en papier, ou réutiliser des sacs plastiques plus résistants. Ou peut-être un sac en coton!
Aujourd’hui, notre environnement, envahi par les déchets plastiques est comme un canari d’eau percé.
Allons-nous laisser à nos enfants un Mali plastique?
Aujourd’hui, il est coûteux et difficile de recycler même une partie des quantités énormes de sacs et sachets en plastique utilisés au Mali.
Mais la collection et le stockage de ces déchets protège au moins l’environnement, les animaux et le public des dangers immédiats des déchets plastiques.
En attendant une solution durable aux problèmes des déchets plastiques, des Mairies à l’instar de Kati ont lancé une action test de collecte et de stockage des déchets plastiques.
C’est un pas important vers la santé et un environnement sain!
27/10/2003
-Du GROUPE DÉCHETS PLASTIQUES
-Fofana Cheich Abd El Kader, architecte
-Abdelkader@afribone.net.ml