Cette population est composée de plusieurs groupes ethniques qui se répartissent sur l’ensemble du territoire.
Ainsi, à l’ouest et à l’est cohabitent les peuls, les dogons, les bobos, les bambaras, les soninkés (sarakollé), les kassonkés et les minianka ; au sud et au sud-est, les sénoufos, les wasoulounkés et les maninka (malinkés) au centre, au nord du pays on retrouve, les sonraïs, les maures et les touaregs.
Ces différentes ethnies possédent chacune leur langue. Les langues les plus répandues sont le bambara, le fulfuldé ou poular, le sonraï, le dogon et le tamaschek.
Certaines langues sont pratiquées par plusieurs groupes ethniques. Ainsi le bambara, parlé par les maninkés, les sénoufos et les wassoulounké, est la langue la plus usitée.
La grande diversité de la population malienne n’a pas empêché, toutefois une tendance à l’unité. Celle-ci se traduit par quelques grands ensembles, dont les rôles historiques sont constatés dès l’époque médiévale et puis après, tout au long de l’histoire du Mali.
Si l’ethnie sarakolé a joué un rôle dans l’Empire du Ghana, dans celui du Mali c’était l’ethnie malinké (mandenka) qui avait le leadership, tandis que dans l’Empire Songhaï, se seront les sonraïs qui joueront le premier rôle.
Tous les groupes ethniques du Mali ont une organisation sociale presque identique.
Elle est partout déterminée par l’organisation du travail. Chaque groupe est stratifié en fonction de sa participation à la production et à la protection de la communauté. Ainsi les nobles (« horon ») ont pour tâche de veiller à la sécurité intérieure et extérieure.
Ils sont ainsi au sommet de la hiérarchie sociale. « les gens de castes » ou Niamakala sont chargés de distraire et de satisfaire les besoins matériels de la communauté. Enfin les esclaves ou « djon » accomplissent les travaux les plus durs et les plus pénibles.
Aujourd’hui, cette stratification est perturbée aussi bien dans les principes que dans les faits.
Si les patronymes (diamou) permettent de distinguer les griots (kouyaté, diabaté) ou les forgerons (kanté), les autres groupes sont fondus et les éléments traditionnels de différenciation s’estompent peu à peu à la suite d’un brassage entre les différentes classes et entre ethnies.
Si le « sinankuya » ou parenté à plaisanterie continue d’exister entre Traoré et Diarra, entre peuls et forgerons ou entre sonraï et dogon, les rôles sociaux ne sont plus déterminés par l’appartenance de classe : des nobles se sont convertis à la pratique de métiers initialement réservés aux gens de caste et vice versa.
Autrefois les mariages étaient basés sur l’endogamie (obligation pour un membre d’un groupe social de se marier avec un membre du même groupe). Aujourd’hui les nobles peuvent se marier avec des djons ou des gens de caste.
Le nivellement se réalise à la faveur d’autres critères sociaux : le pouvoir économique et financier, la situation d’aisance liée à l’appartenance à l’élite politico-intellectuelle.