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L’industriel malien, Alou Tomota, PDG du groupe Tomota et non moins repreneur de l’Huicoma S.A veut-il se lancer désormais dans l’agro-business ? Ce qui est sûr, après la création de la Société Africaine de Production Agricole (SAPA), il y a trois ans de cela, le groupe Tomota vient d’investir 4 milliards de francs Cfa dans les matériels et équipements de production agricole.

Certains de ces équipements qui sont déjà à Bamako dans la cour de la Mercedes Benz à Sogoniko, se composent de cinq tracteurs, autant d’attelages et une moissonneuse batteuse. Il s’agit en effet de deux «John Deere 7520» de 175 Ch chacun ; de deux tracteurs «John Derre 8650» de 250 Ch chacun ; d’un tracteur «Steiger Cooger S j 270» de 170 Ch et d’une moissonneuse batteuse «John Turbo 8820».

Selon l’un des responsables du groupe Tomota chargé de la société des transports «Tata», Hamidou Sissako qui a présenté lesdites machines à la presse hier matin dans la cour «Mercedes», deux autres moissonneuses batteuses qui constituent de véritables usines à elles seules et cinq autres tracteurs «John Deere» sont à Dakar.

Quant au technicien malien chargé de l’entretien de ces matériels et équipements de production agricole, il fera savoir que «chacune de ces machines peut cultiver 50 ha en 10 heures».

Et d’ajouter que ce genre de machines qui n’existe pas encore au Mali peut s’adapter à n’importe quel terrain cultivable. Avec ces machines, plus question d’embourbement. Des commodités telles que la climatisation de la cabine du conducteur, assurent un rendement élevé, dira-t-il.

Pourquoi ces machines ?

Selon le responsable Transport du groupe Tomota, dès la cession de l’Huicoma, le repreneur Alou Tomota a été confronté au diktat de la CMDT dans la livraison des graines de coton.

C’est le manque de graines de coton qui est d’ailleurs à la base de tous leurs problèmes. Raison pour laquelle Alou Tomota, PDG du groupe Tomota et non moins repreneur de l’Huicoma S.A, veut innover aujourd’hui en cultivant l’arachide et le tournesol.

Une prévision de 50 000 tonnes d’arachide et 30 000 tonnes de tournesol pour cette année

L’objectif recherché par Alou Tomota, dira Hamidou Sissako, est de mettre en valeur dès cette année les 100 000 ha de terre cultivable dont il dispose dans la zone Office du Niger, plus précisément à Monipébougou, Macina et Ténenkou. Il y aura cinq bases de vie toutes équipées d’ateliers mécaniques pour l’entretien et le suivi des matériels, révéla-t-il.

Le problème fondamental de l’Huicoma S.A étant la matière première, la Société Africaine de Production Agricole (SAPA) faisant partie intégrante du groupe Tomota est désormais chargée de produire la matière agricole pour l’usine à travers la culture de l’arachide et du tournesol.

Pour ce qui est de la culture de l’arachide, les semences d’arachide sont déjà sur place, car produites par les paysans des localités concernées par ce projet. Quant à la culture du tournesol, les semences viendront directement du Brésil et de l’Argentine.

Pour ne pas tomber dans les mêmes travers que la CMDT et un autre industriel malien, Abou Woro qui ont tous tenté en vain la culture du tournesol, Alou Tomota a chargé un bureau d’étude indien et malien de faire une étude dans ce sens.

Hamidou Sissoko fera savoir qu’avec ces machines, il est rassuré dès cette saison de pluie de mettre en valeur 50 000 ha sur les 100 000. Selon lui, il table sur «50 000 tonnes d’arachide et 30 000 tonnes de tournesol pour cette année».

Un ouf de soulagement pour les travailleurs

En injectant 4 milliards de francs Cfa dans les matériels et équipement de production agricole, Alou Tomota ne cherche qu’à remettre l’Huicoma S.A, un des fleurons de l’industrie malienne, sur les rails.

Avec la culture de l’arachide et du tournesol, il a désormais une alternative crédible aux graines de coton dont la livraison est au centre de toutes les spéculations. Par la même occasion, il remettra au travail tous les ouvriers et autres qui vivent de l’Huicoma S.A.

Telle est d’ailleurs la motivation de l’État malien qui vient de débloquer 2 milliards de francs Cfa pour gérer le filet social de l’Huicoma S.A. Mais le hic aujourd’hui est que cette manne financière, destinée exclusivement aux agents qui travaillaient dans l’entreprise avant sa cession, est au centre de toutes les convoitises.

Certains agents recrutés après la cession, c’est-à-dire par le repreneur, Alou Tomota, et les retraités qui ont fait valoir leurs droits à la retraite veulent aujourd’hui avoir leur part dans le filet social. Des prétentions démesurées qui expliquent toute la complexité du dossier Huicoma S.A.

Birama Fall

28 Mai 2010.