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Rendre disponible le gaz butane dans toutes les régions du Mali ne peut être que bénéfique pour nos populations, avec comme avantages : gain de temps, d’argent et surtout protection de l’environnement..

Depuis une dizaine d’années, un projet de butanisation a été mis sur pied par le Comité Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (Cilss).

Créée il y a deux ans, l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader) dispose d’un budget de 300 millions de Fcfa pour la sensibilisation.

Atteindre les 20.000 tonnes d’ici 5 ans représente l’objectif que l’Amader s’est fixé.

Promouvoir l’énergie domestique dont le gaz butane est l’un des volets reste une des missions que l’Amader s’est assignée.

Cependant, le manque de quantité suffisante de gaz butane dans la partie Nord du pays, est dû à la faible capacité des sociétés de distribution.

Difficilement, le taux de 40% de la couverture des besoins en gaz de la capitale est atteint, a expliqué Oudiary Diawara gérant de Sodigaz, une des quatre sociétés de distribution de la place.

Ainsi, selon Mr Diawara, deux facteurs sont à la base de cette difficulté d’approvisionnement : le premier facteur, lui est psychologique dans la mesure où les usagers maliens ont la mauvaise expérience des explosions des bonbonnes, qui sont souvent mortelles.
Quant au deuxième facteur, il est économique. Il relève de la cherté du gaz butane évoqué à tort, selon Mr Diawara.
Le gaz coûte aujourd’hui 2000 Fcfa, tandis que le sac de charbon lui coûte 4000 à 4500 Fcfa.

Egalement, taxes de douanes légères prélevées sur le produit, coût de l’électricité, disponibilité des emballages en quantité, sont quelques difficultés rencontrées par les distributeurs, a indiqué Mr Diawara.

Malgré la subvention du gaz butane, les pouvoirs publics entreprennent peu d’actions de promotion.
C’est pourquoi, dans la sous-région, en matière de consommation de gaz, le Mali est en queue de peloton, a déploré Mr Diawara.

Le Sénégal, consomme en moyenne par an, 140.000 tonnes de gaz.
La Mauritanie, consomme en moyenne par an, 33.000 tonnes de gaz.
Le Burkina Faso consomme en moyenne par an, 25.000 tonnes de gaz.
Quant au Mali, la consommation est estimée à 4000 tonnes de gaz par an et cela est dû au fait que les distributeurs ne perçoivent pas de subventions à temps, estime Mr Diawara.

Il est difficile de s’approvisionner à temps, explique Mr Diawara, car sa société peut rester une année sans recevoir de subvention.

Pour Mr Diawara, les actions de l’Amader restent timides. Cependant, il espère que l’Amader, grâce à son volet de sensibilisation, pourra réussir à donner un coup d’accélérateur à la promotion du gaz.

Mr Diawara, se dit prêt à aller partout dans le Mali, mais à condition qu’il y ait les moyens et l’aide nécessaires.

Sa société Sodigaz a ouvert une représentation à Mopti et une autre verra bientôt le jour à Gao.

08 février 2006.