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foot-2.jpg A l’époque, il y avait des grands joueurs qui avaient l’amour du pays. Parmi eux, il y a feu Ousmane Traoré «Ousmane Bleni» , Karounga Kéïta, Abdoulaye Diawara «Blocus», Kidian Diallo, puis la génération des Salif Kéïta, Idrissa Maïga «Methiou», Moctar Maïga, Mamadou Kéïta «Capi», Cheick Diallo, Fantamady Diarra; ensuite la génération Idrissa Traoré «Poker», Lassine Soumaoro, Fagneri Diarra, Modibo Doumbia, Seydou Diarra «Platini»…


Mais tout s’écroule de 1972 à 1994

On pensait que le public sportif allait encore vibrer, mais, hélas, ce fut la dégringolade, la décadence et la tristesse. Dès lors, l’équipe nationale ne s’est jamais qualifiée à la CAN. Aucun club malien n’a été en finale d’une coupe africaine.Les échecs se multiplient et on s’accuse mutuellement d’être à l’origine d’une débacle. On refuse de voir la réalité en face. Pourtant, chacun connaît la réalité.

Des opportunistes se précipitent à la porte pour être membres de la fédération afin de se servir et non servir le football. La FIFA et la CAF qui refusent l’intervention de l’Etat dans la gestion des affaires, des associations sportives devenues les vraies complices de ces membres qui s’adonnent à coeur joie au détournement des fonds destinés aux clubs et aux écoles de foot.Pis, au sein de la fédération malienne, avec le système d’élection, la plupart des membres sont des retraités, des chômeurs et des récalés au sein d’un club ou ailleurs mais qui se ruent sur le domaine.

La lueur d’espoir en1994 hélas vite dissipée !
C’est ainsi que le football continua son train-train habituel jusqu’en 1994. Le Mali qui venait de se qualifier, après 22 ans d’absence, à la CAN Tunis 1994. Une lueur d’espoir naquit. On pensait que le Mali venait de se remettre sur les rails.

Malheureusement, l’après CAN n’a été geré, ni par l’entraîneur entré en conflit avec certains cadres de l’équipe d’alors, ni par les responsables de la fédération qui pensaient tout permis. La suite on la connaît, le Mali rate les CAN 1998 au Burkina Faso et 2000 au Ghana-Nigeria. Pourtant, c’était un passage obligé pour la CAN 2002 que le Mali devait organiser. On continue à travailler avec les mêmes instruments et textes.

Du coup on retrouve des inamovibles au sein de la fédération qui continuent à gérer les affaires depuis 20 ans. Ce qui a fait dire aux observateurs avisés qu’il n’existe pas de mot “démission” dans le vocabulaire malien, malgré des résultats catastrophiques. Et on commence, du côté du public malien, à dire que le football malien est frappé par une malédiction. On fait allusion à celle du père Bouvier. Certains Maliens sont allés même jusqu’à démander qu’on rébaptise le stade Mamadou Konaté pour devenir le stade “Bouvier”.

De 2002 à aujourd’hui: le cauchemar !

Après la non-qualification à la CAN 1998 et à la CAN 2000, les Maliens ont repris, une fois de plus, confiance en 1999 avec la Coupe du monde Juniors au Nigéria où les Aiglons ont été classés 3e. On se rappelle que Seydou Kéïta avait été sacré meilleur joueur et Mahamadou Dissa remporte le soulier d’argent en tant que deuxième meilleur buteur de la compétition. Les Maliens espéraient qu’avec cette génération, le football malien sortirait de l’ornière. Mais Hélas! Ce fut le cauchemar total. Le Mali est éliminé en 1/2 finale face au Cameroun (0-3) lors de la CAN 2002 à Bamako.

Depuis, c’est une cascade d’entraîneurs limogés entre 2002 et 2004. D’abord tout juste avant la CAN 2002, l’entraineur italien Romano Matté fut remercié et remplacé par Henri Kaspershack (Français). Après la CAN, il fut remercié et remplacé par Mamadou Kéita “Capi”, lui à son tour, sera limogé et remplacé par Christian Dalger. A la surprise générale, après avoir qualifié l’équipe à la CAN 2004, ce dernier fut remplacé par Henri Stambouli qui ne durera que le temps de la CAN 2004 qui a terminé en fiasco avec un 4 à 0 face au Maroc en 1/2 finale. Mamadolu Kéita revient avant de céder sa place à nouveau à Pierre Lechantre.

Le Mali rate la CAN 2006 en Egypte. Entre temps, l’équipe de Tidiane Niambélé à la fédération est renversée à la suite d’un congrès extraordinaire en juillet 2005 et l’ancien ballon d’or africain en 1970 prend les commandes.Lui qui avait déjà démissionné de son poste de DTN en 1985. On pensait alors que les vieux démons vont à jamais disparaitre avec l’arrivée des anciens footballeurs, surtout le trio Kéké-Salif- Blocus.

Mais, le nouveau bureau est face à sa première crise avec la tenue du congrès entraordinaire d’Avril 2006 à Ségou où les meubles sont sauvés. Mais l’année 2007 a été une année noire, en tout cas pour la première fois dans l’histoire du football malien et cela depuis 1995, les équipes cadette et juniors ont été battues dès les phases éliminatoires. D’ailleurs, pour la première fois, une équipe malienne cadette fut humiliée par une équipe burkinabé (7-1). Tout cela n’est-il pas dû au népotisme de nos responsables sportifs ?

Aujourd’hui, les Aigles Seniors ont compromis leurs chances de qualification pour la prochaine CAN 2008 prévue au Ghana. Pourtant, les potentialités ne manquent pas au Maliet les plus hautes autorités ne menagent aucun effort, à travers les milliards de nos francs injectés, pour mettre l’équipe et son staff dans les conditions. Mais à voir le choix des joueurs appelés, on sent une odeur de deal autour de la gestions des primes de sélection. Car, des joueurs incapables sont appelés grâce à l’influence de certains responsables sportifs qui, pour se partager les primes, qui pour recevoir une veste ou une voiture (une merco?) ou un flacon de parfum…

Ceux qui sont intrangisants sont purement et simplement écartés de l’équipe pour indiscipline, dit-on. Mais en vérité, il s’agit là d’un prétexte, sinon ils paient pour leur refus de coopérer à un “machin”. Des fois, c’est l’entraîneur qui accepte à son tour de jouer à la marionnette pour tout faciliter, en cédant sous la pressionn en traitant ces joueurs d’indisciplinés.

A quand le bout du tunnel ?

En tout cas, à l’allure où vont les choses, personne ne sait quand est-ce que s’arretera la léthargie. Il faut donc attendre le jour où il y aura une volonté politique de procéder à un toilletage systématique des textes, en acceptant que le mode d’élection des membres de la fédération change pourque l’équipe nationale retrouve ses marques.

En effet, il faut que tous les présidents des 14 clubs de la 1ère division participent au vote. Que le critère de choix se fasse sur des personnes exerçant des hautes fonctions administratives, des opérateurs économiques, des industriels, des DAF et non des retraités, des chômeurs, des abonnés des yeux de dame, d’échec ou de belote pour diriger la fédération. Au Mali on constat e que les joueurs sont rois, car, ils distribuent de l’argent aux responsables. Voilà pourquoi les joueurs s’en moquent de leur rendement bien qu’étant des stars dans leurs clubs respectifs.

Tant qu’il n‘y aura pas ce changement, c’est bonjour les dégâts et le public sportif malien laisse sa plume.

Sadou BOCOUM | Soir de Bamako

7 juin 07