Partager

WALAHA,c’est le reflet de tous les maux qui gangrènent notre sociêtê. Les lundi, vers 21 heures 30 minutes, les rues de Bamako se vident. Les carrefours où on trouve des têlêvisions sont pris d’assaut et chacun se prêcipite devant son petit êcran pour ne pas rater ce feuilleton dont la popularitê dêpasse les frontières nationales.

Dans les familles, avoir une bonne place devant son poste de têlêvision, n’est pas chose aisêe. On a même vu des infortunês se mettre sur la pointe des pieds pour suivre leur film chouchou.

Et gare au malheureux qui s’aventurerait à faire du bruit à cet instant prêcis. En effet, le risque de s’attirer l’ire des têlêspectateurs est grand. Qui est-ce qui passionne tant les Maliens autour de WALAHA , un feuilleton 100% production nationale ?

Il y a d’abord la qualitê des acteurs. Ceux-ci sont tous talentueux et jouent pleinement leurs rôles. Si Amion reprêsente un personnage dont le patriotisme n’est plus à dêmontrer, Camara et ses acolytes, en l’occurrence, le ministre, mettent à nu la corruption au sommet de l’Etat cumulêe aux coups bas, malversations, trahisons et cupiditê.

Hawa, quant à elle, est un personnage à part. Arriviste et opportuniste, ayant connu une vie misêrable, Hawa saute sur toutes les occasions qui se prêsentent àe lle et garde jalousement ce qu’elle a pu avoir dans ses compêrages.
Intelligente, sêduisante et sachant ce qu’elle veut, elle piêtine tout sur son passage. A moins que vos intêrêts convergent.

C’est là tout le contraire du personnage de Penda dont le sincêritê,l’innocence et la naïvetê semblent certainement lui rêserver bien de dêceptions. En effet, prêtendre être la femme de Camara releverait de l’utopie tant ce dernier est rusê et dotê d’un sens êlevê d’anticipation.

Dans WALAHA il n’y a pas de simples figurants, tous les acteurs ont un rôle taillê à la mesure d’une des multiples facettes de notre sociêtê.

Pourquoi ne pas parler du personnage de Soumi, un voyou qui n’a d’autre ambition que de soutirer de l’argent à Hawa,un phênomène qui, depuis un certain temps, s’est installê dans nos habitudes.

Les personnages de WALAHA sont-il seulement à l’origine de son succès et de l’intêrêt des Maliens vis-à-vis du feuilleton ?

A cette question, on peut rêpondre par la nêgative,comme d’ailleurs l’affirmeront beaucoup de têlêspectateurs. Au-delà des personnages, le film colle bien aux rêalitês socio-êconomico-politiques de notre pays.

En effet, WALAHA, initialement, visait à dênoncer les tares du rêgime militaro-dictatorial que notre pays a connu. Or, voilà que tout ce qu’on y traite est le reflet même des rêalitês que nous continuons à vivre au Mali.

Y a-t-il eu des retouches après le dêcès de Djibril Kouyatê pour adapter le film aux rêalitês sociales ? Que ce soit l’un ou l’autre cas, cela n’entâche en rien l’importance du film.

Dans le premier cas, WALAHA a le mêrite d’être suivi et regardê parce qu’il touche à la plaie même de la sociêtê malienne.

Dans le second cas, WALAHA est la preuve que rien n’a fondamentalement changê dans la marche en avant de la corruption au Mali, du rêgime de parti unique à la dêmocratie.

Avec WALAHA, les germes d’une compêtence nationale en matière de cinêma font leur êclosion. Les Maliens commencent à aimer les productions nationales. Un nouvel espoir est donc nê dans le domaine de la production cinêmatographique au Mali.

Reste maintenant que les hommes et les femmes, qui opèrent dans le secteur, soient soutenus avec une vêritable politique nationale cinêmatographique.

Adama S. DIALLO Stagiaire

15 juin 2005