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Le Front pour la Démocratie et la République (FDR), qui ambitionne de faire l’alternance, a, aujourd’hui montré ses limites, après la tenue de l’élection présidentielle du 29 avril dernier où aucun des partis membres n’a atteint 20% de voix. Pis, des partis comme le RPM, le PARENA, et la CDS-Mogotiguitiguiya qui étaient censés être politiquement lourds ont déçu le peuple malien, avec leurs piètres prestations. Et avec les résultats provisoires, on se rend automatiquement compte que même réunis, les candidats du FDR n’allaient pas atteindre la moitié des voix que le candidat de l’ADP (ATT) a eu lors de la présidentielle. Cette position politique déplorable dans laquelle se trouve aujourd’hui le FDR, n’est autre que le résultat de l’arrogance de ses membres.

Faut-il le rappeler, la création du FDR par ces acteurs politiques, qui ambitionnent, tant à faire l’alternance, a, été perçue par les observateurs de la scène politique comme une machine qui pourra donner à l’ADP du fil à retordre. Pour cause : estiment-ils, le FDR renferme en son sein de grandes formations politiques, notamment le RPM, le PARENA, la CDS-Mogotiguiya qui jadis, se classent toutes parmi les 8 premiers grands partis politiques au Mali. _ Mais, hélas ! le scrutin du 29 avril dernier a levé le voile en démontrant que les choses ne sont plus comme avant. Il a également démontré que ces partis ne sont pas des éléphants mais des lapins que l’on peut écraser au moindre effort. Autrement dit, les masques sont tombés sur eux..

Le cas le plus visible est celui du Président du RPM qui a toujours crié qu’on lui a spolié sa victoire en 2002. Et le scrutin du 29 avril passé était l’occasion pour Ladji Bourama de démontrer qu’il a été réellement spolié de sa victoire. Mais malheureusement, il a été plutôt ridiculisé avec son score, (19,08%) que l’ADEMA, l’URD, le CNID pouvaient faire mieux s’ils s’étaient présentés. Ainsi, au lieu de progresser, le RPM a régressé quand on tient compte de la force qu’il avait en 2002


Le FDR, victime de son arrogance politique

Regroupement de redoublants, c’est en effet le qualificatif qui doit désormais être utilisé pour signifier les membres du FDR depuis la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 29 avril 2007.Ainsi, quand on évalue le score des membres du FDR par rapport à leur progression, ils n’obtiennent pas la moyenne. Quand on les évalue aussi par rapport à leurs incidences, en terme de promotion de la citoyenneté et de la conscience publique, ils n’obtiennent pas la moyenne non plus. Même quand on les évalue sur leurs terrains de prédilection (les compétitions électorales, seul moment important dans la vie d’un parti politique), ils n’obtiennent pas là également la moyenne avec un pourcentage de voix très faible.

Alors, au FDR de chercher donc à relever ces défis. Ses membres doivent savoir surtout qu’ils ne peuvent pas faire l’alternance même en 2012 tant qu’ils continuent avec cette arrogance politique. En effet, il n’est pas important de rappeler, qu’en tant qu’éminents politiques, comme ils tentent de le faire croire apparemment, les partis politiques concurrent aux suffrages. Ce qui est leur objectif de base, et ils obtiennent ce qu’ils cherchent quand ils arrivent à convaincre les citoyens de leur utilité.

Malheureusement, cette vérité ne sied pas suffisamment avec les membres du FDR, qui, au lieu de poser franchement les questions de fond afférentes à la construction de notre pays et à la consolidation de notre démocratie et d’y répondre, ils ont préféré procéder à des accusations stériles contre le régime d’ATT, et contre les institutions chargées des questions électorales au Mali : le Ministère de l’Administration Territoriale et des collectivités Locales, la CENI, la DGE.

Ils remettent en cause la sincérité de ces institutions, critiquent le fichier électoral, les cartes d’électeurs, dénigrent le Président de la République avec incitation à la violence… Telles sont, entre autres, actions que le FDR a menées tout au long de la pré campagne et de la campagne électorale. A cet effet, les membres du FDR ont ainsi contribué à annihiler les contributions positives à l’édification publique, à infantiliser davantage la population.

Mais malheureusement pour le FDR, et heureusement pour le Mali, le peuple malien a su démontrer, par la voie des urnes que le politique est d’abord celui qui se remet en question, qui croit aux citoyens, les persuade ou se soumet à eux, celui qui tout en ayant une vision fondamentale, emprunte les meilleures routes, comme l’a fait ATT, pour y arriver. Et le FDR, pour le moment, en tout cas en 2007, a emprunté la mauvaise route, en témoignent les résultats de ces membres à l’élection présidentielle : IBK : 436.781 voix, soit 19,08% ; Blaise : 35 951 voix, soit 1,57% ; Tiébilé Dramé : 69 584 voix, soit 3,04% ; Soumeylou Boubeye Maïga : 33 366 voix, soit 1,46% .

En additionnant ces pourcentages, on constatera automatiquement que le FDR a eu en tout, et pourtout, un pourcentage d’environ 26% seulement. Ce qui ne doit pas être comparé à celui du candidat de l’ADP : 70,89% de voix. Dès lors, n’est-il pas étonnant, sinon absurde de voir les membres du FDR contester les résultats du scrutin du 29 avril?

La population pouvait comprendre la logique de cette contestation, si seulement si, le Président du FDR, IBK, qui a toujours crié qu’on lui a spolié sa victoire en 2002, et qu’il ne se laissera pas volé en 2007, avait un pourcentage qui dépassait au moins 4O%. Toute chose qui était difficile, sinon quasiment impossible pour le leader du FDR quand on sait que chacun de ces partis : ADEMA-PASJ, URD, CNID,RND, entre autres, qui renferment l’ADP, peut tenir tête au RPM a fortiori le regroupement de 43 partis politiques et associations.

Alors, les acteurs du FDR, arrêtez donc avec vos illusions, et assumez votre défaite. Si vous continuez avec vos hostilités politiques, le même scénario de défaite humiliante risquera de se reproduire en 2012.

Moussa TOURE

09 mai 2007.