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Les leaders du FDR se sont réunis, hier, dimanche 13 mai, au siège du PARENA pour analyser l’arrêt de la Cour Constitutionnelle et adopter une position commune. Au sortir de cette rencontre, une déclaration signée par le président du FDR, IBK a été rendue publique. Dans ce texte, le FDR prend acte de l’arrêt de la Cour et invite le peuple à la vigilance et à la mobilisation. Lire ci-contre l’intégralité de la déclaration du FDR.


La démocratie malienne désormais en danger

Le Front pour la Démocratie et la République (FDR) a pris connaissance avec une énorme surprise de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle relatif à l’élection présidentielle du 29 avril 2007.

Réveil brutal, très brutal pour notre ensemble national ! Nulle part à l’intérieur comme à l’extérieur, les Maliens ne se sont reconnus dans les chiffres laborieusement élaborés et affichés.

Oui, « laborieusement » est un euphémisme car c’est à une véritable mission de maquillage que se sont attelés tous ceux commis pour donner l’allure d’élection à une opération de fraude d’Etat pour atteindre coûte que coûte l’objectif d’une salutaire victoire annoncée dès le 1er tour. Tout le reste n’a été que de peu d’intérêt.

Dans tout le pays, dans toutes les ambassades et tous les consulats du Mali, des consignes fermes ont été données d’assumer ou de se préparer à être relevés. Le plus haut responsable en charge des questions électorales, le Secrétaire Général du MATCL, oubliant son sacro-saint devoir de réserve y est allé de sa partition.

Même une partie de celle communément appelée « Grande muette », l’Armée, a retrouvé la voix et s’est mise de la partie. Les supports électoraux (bulletins et cartes d’électeurs) ont été manipulés et instrumentalisés à souhait pour aboutir au résultat escompté. Ainsi, sans vergogne ni scrupule aucun, l’on a vu attribuer une part importante du marché des bulletins à un opérateur économique connu pour la complicité qui le lie au Chef de l’Etat candidat. Seul vaudra le simulacre de réélection du Général Président au 1er tour.

D’aucuns ont affirmé sans sourciller, qu’en raison de la mise en oeuvre du système de bulletin unique, la fraude devenait désormais impossible au Mali. Nos compatriotes sont désormais édifiés. La fraude s’est avérée plus facile à organiser avec la mise en circulation avant le jour du scrutin, de véritables bulletins et non des spécimens. Dès lors, cela a été un jeu d’enfants pour les maîtres fraudeurs de proposer aux électeurs d’accepter de mettre dans l’urne les seuls bulletins déjà préparés en faveur de leur candidat et de rapporter le bulletin pris dans le bureau de vote contre de l’argent. Voilà ce dont tous les hommes et femmes libres du Mali ont été témoins.

Fermement convaincu des vertus du droit, démocrate et républicain, le FDR s’en est remis à la seule autorité habilitée à juger en la matière: la Cour Constitutionnelle. Elle a rendu son arrêt le 12 mai, après une très longue attente par rapport à l’heure ferme annoncée par elle-même (1 9H 15 au lieu de 17H). Nous prenons acte de cet arrêt.

Notre peuple et l’Histoire jugeront. Encore une fois, puisse le Tout Puissant faire jaillir la lumière éclatante de la vérité. Le Front pour la Démocratie et la République (FDR) exprime sa vive inquiétude face à une décision qui pourrait conduire à une légitimation de la fraude et de ses instruments:

* Circulation des bulletins de vote avant le jour du scrutin

* Partialité de l’Administration et de l’Armée

* Non sécurisation des cartes d’électeur

* Manipulation du fichier électoral

* Tripatouillage des résultats.

Le FDR redoute que ce qui vient de se passer conduise à une totale perte de confiance des citoyens dans la justice, dans les institutions, et à une défiance accrue vis-à-vis des élections dans notre pays.

L’arrêt de la Cour s’impose à tous, aux termes de la Constitution. Il n’est pas susceptible de recours. Le FDR en prend acte et invite ses militants, tous les démocrates et patriotes épris de liberté et de justice à poursuivre la lutte par des moyens démocratiques et pacifiques.

La Constitution est et restera le cadre de l’action du FDR. Aussi, le FDR invite-il le peuple malien à la vigilance et à la mobilisation pour mettre en échec les fossoyeurs de la démocratie et les planificateurs de la fraude électorale dont l’objectif avéré est de museler l’expression claire et libre de la volonté populaire.

P/Le FDR

Le Président

Ibrahim Boubacar KEITA

14 mai 2007