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En choisissant de n’être qu’une simple alliance électorale, le FDR se condamne inévitablement à l’échec”. Par cette déclaration, et surtout, en prédisant, dès la veuille des élections de 2007, la fin de ce Front, on peut dire que, sur toute la ligne, le Professeur de philosophie, Issa N’Diaye, a eu raison sur ses ex-camarades.

Depuis longtemps, ce Front dit de circonstance, mis en place par les acteurs politiques opposés au régime, connaît une véritable situation de descente aux enfers. En effet, à moins d’une année de sa création, tous les signes ont montré que ce Front a été enterré par la faute de ses propres acteurs. Et ce, depuis les scrutins des présidentielle et législatives.

Toutes choses qui font, d’ailleurs, que le sort du Front pour la Démocratie et la République (FDR) est comparé, par certains observateurs politiques, à celui du défunt Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO).

Dans une contribution parue chez notre confrère du journal “Info-Matin”, (N° 2180 du mercredi 11 Avril 2007), le président du parti Faso avait déjà sonné l’alarme, en signalant que l’absence de tout débat démocratique au sein du FDR est la première raison de son faux départ.

Aux dires du Professeur N’Diaye, bien de facteurs néfastes ont contribué à créer et à renforcer ce climat de crise de confiance prolongée au sein du Front. a commencer par les propos et comportements arrogants, les manoeuvres dilatoires, les combines, la duplicité, la manipulation des textes de création pour des fins difficilement avouables.

A ces facteurs, il faut ajouter les complots et ententes préalables pour neutraliser les autres et s’assurer certaines positions à l’intérieur du Front, la politique du fait accompli, le coup de force ayant abouti à la mise en place de la direction, en tordant le cou aux principes, la volonté de tout accaparer et de ne laisser, aux autres, que le rôle de fantassins, dans les batailles à livrer…

Le manque de vision du FDR

Une évidence difficile à contester, d’autant plus que ce Front n’avait pas de projet véritable pour le pays : il ne parlait que d’individus et d’ambitions individuelles, mais jamais des populations et de leurs préoccupations, quand bien même son lancement avait redonné, chez certains, l’espoir de voir la construction d’une véritable force oppositionnelle constructive.

Hélas, le compagnonage des différents acteurs du FDR ne sera pas de longue durée. Il a suffi l’après- élections pour voir lesdits acteurs étaler leurs divergences de vue. Non seulement les responsables du Front n’étaient pas sur la même longueur d’onde par rapport à la conduite à tenir en son sein, mais leurs vues divergeaient quant au comportement à adopter pour pérenniser les actions du Front.

Ainsi, on assista à un scénario désordonné, voire indescriptible qui a entraîné le retrait de certains de ses acteurs. La suite, tout le monde l’a connue : comme l’avait prédit le Pr Issa N’Diaye ! Ses membres partis en rangs dispersés, le FDR a échoué sur tous les fronts, qu’il s’agisse de celui de l’élection présidentielle ou de ceux des législatives. Et pour les candidats des formations politiques se réclamant dudit Front, ce fut une véritable humiliation, sinon une magistrale gifle politique.

Une coquille vide?

Si bien qu’à l’heure actuelle, le FDR ne ressemble plus qu’à une coquille vide. La preuve : seul le PARENA de Tiébilé Dramé s’y accroche, soit comme à une bouée de sauvetage, soit pour en faire un instrument de chantage ou d’intimidation. Le parti du Bélier blanc semble même en faire aujourd’hui une propriété personnelle.

A cet effet, le secrétaire à la communication et ancien porte-parole de l’ADJ montre toujours qu’il a du tonus. Il ne rate aucune occasion pour faire de déclarations sur les questions de préoccupation nationale. A croire qu’il aujourd’hui devenu le porte-parole du FDR dont son parti, le PARENA, assure la présidence.

Mais le paradoxe, c’est que de nos jours, à part le PARENA, aucun des partis fondateurs du FDR ne parle de lui. C’est pourquoi certains citoyens affirment que le Front est mort de sa belle mort, bien que le PARENA tente, coûte que coûte, de le ressusciter. Pourra-t-il le faire, en cette période où l’on s’achemine vers d’autres joutes électorales, après l’échec du FDR -et de ses membres-, lors des précédentes élections?

Nul doute que l’Opposition a intérêt à se réveiller, pour redorer son blason un peu terni lors de ces joutes électorales. Surtout que de nos jours, bien des analystes politiques pensent que c’est à cette seule condition que le FDR devra s’attendre à quelque chose de positif, face au défi électoral de 2012.

Aussi, à défaut de recoler les morceaux, c’est dire rassembler les initiateurs du Front, le PARENA, qui en assure aujourd’hui la présidence, peut être lorgné du côté des mécontents de la république, pour pouvoir faire une action à même de faire tâche d’huile. Ce serait peut être une manière, pour le Front, de rendre son bilan un peu reluisant.


Laya DIARRA

26 Juin 2008