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Le député d’opposition et antiesclavagiste mauritanien Biram Dah Abeid est sorti de prison lundi soir après quelque cinq mois de détention, au terme d’un procès devant un tribunal de Nouakchott pour «menaces» contre un journaliste. Après cinq mois de détention, le député d’opposition antiesclavagiste mauritanien Biram Dah Abeid est sorti de prison lundi 31 décembre au soir. Président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, ONG antiesclavagiste), Ould Abeid est condamné à «six mois de prison dont deux mois ferme», a déclaré le président de l’audience du tribunal correctionnel, à l’issue d’un procès de plusieurs heures. En détention depuis le 7 août, Biram Dah Abeid a déjà purgé sa peine. Un militant de son ONG antiesclavagiste, Abdallahi Ould Housseine, avec qui il était en détention préventive et qui était accusé de «complicité», a également été condamné à «six mois de prison dont deux ferme» Le journaliste retire sa plainte. Après le jugement, les deux détenus sont sortis libres de la prison d’Arafat, dans le sud de la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP. «Je n’ai jamais commis de crime. Ca c’est une manigance des services de renseignement, avec la complicité des juges qui sont inféodés au pouvoir politique», a déclaré à la presse Ould Abeid, après son procès. Il avait refusé de s’exprimer à la barre, arguant de son immunité parlementaire. Ould Abeid était jugé sur plainte du journaliste mauritanien Deddah Abdallah pour «atteinte à l’intégrité d’autrui et menace d’usage de la violence» dans des messages sur les réseaux sociaux. Le journaliste avait retiré sa plainte lundi soir. Le journaliste Deddah Abdallah, à l’origine de la plainte contre Ould Abeid, avait réalisé un documentaire sur cette alliance, qualifiée de «contre nature», au cours duquel des alliés et adversaires du militant antiesclavagiste étaient interrogés sur son parcours politique et humanitaire. JEUNEAFRIQUE